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La Guyane malade de ses richesses
Au cœur de la forêt amazonienne de Guyane, à Maripasoula, les habitants de la commune la plus étendue de France souffrent de leur isolement géographique, mais aussi des conséquences directes et indirectes de l’orpaillage illégal.
Le long du fleuve Maroni, les autochtones wayanas et bushinengués aluku prennent de plein fouet la mondialisation forcée de leur territoire, conséquence directe de l’extraction illégale des richesses minières. Comme dans la majorité des territoires d’outre-mer conquis par la France, le taux de pauvreté dépasse largement celui de la métropole, avec 53 % de la population guyanaise sous le seuil de pauvreté. Si l’orpaillage en Guyane n’est pas responsable de tous les maux de ses habitants, il accélère la mondialisation de ce territoire isolé à 250 km de la capitale Cayenne, accessible uniquement par voie fluviale ou aérienne. Les eaux du fleuve sont troubles et polluées, les poissons, eux, contaminés par les déchets des deux rives, le méthylmercure en bonne place. Le manioc cultivé dans les abattis, des cultures sur brûlis, base de l’alimentation, est touché par une maladie et riche en plomb. L’hôpital de proximité de Maripasoula doit faire face, avec des moyens limités, aux pathologies régulièrement graves d’une population mixte, avec les difficultés de recrutement propres à son milieu. En toile de fond, les populations locales tentent de lutter pour préserver leur mode de vie et leurs traditions.
French Guiana sick with its riches
In the heart of the Amazon rainforest in French Guiana, in Maripasoula, the inhabitants of France's largest municipality suffer from their geographical isolation, but also from the direct and indirect consequences of illegal gold mining.
Along the Maroni River, the Wayana and Bushinengue Aluku indigenous peoples are bearing the brunt of the forced globalization of their territory, a direct consequence of illegal mining. As in most of France's overseas territories, the poverty rate far exceeds that of mainland France, with 53% of the population of French Guiana living below the poverty line. While gold mining in French Guiana is not responsible for all the ills of its inhabitants, it is accelerating the globalization of this isolated territory 250 km from the capital Cayenne, accessible only by river or air. The river waters are murky and polluted, and the fish are contaminated by waste from both banks, with methylmercury being a major concern. The cassava grown in slash-and-burn fields, which forms the basis of the diet, is affected by disease and is rich in lead. The local hospital in Maripasoula has to cope, with limited resources, with the often serious illnesses of a mixed population, as well as the recruitment difficulties specific to its environment. Against this backdrop, the local populations are trying to fight to preserve their way of life and traditions.