Les derniers jours de Talus 2
Le quartier Talus 2, trois jours avant sa destruction définitive. L'opération d'envergure qui devait marquer le début de l'opération Wuambushu le 25 avril n'a pas eu lieu ce jour-là. In extremis, le tribunal administratif de Mamoudzou a donné raison aux familles qui contestaient la démolition de leurs maisons. Talus 2 est devenu le symbole de ce démarrage raté.
Avec Wuambushu, le gouvernement français entend "remettre de l'ordre à Mayotte". L'île du détroit du Mozambique, déclarée française, est en proie à des violences de plus en plus fréquentes. Les exilés des Comores voisines, qui font partie du même archipel, ont été rendus responsables de l'augmentation de l'insécurité. L'opération vise donc à répondre à une demande d'une partie de la population de Mayotte, et à expulser un maximum d'étrangers en situation irrégulière du territoire. Et à démolir un millier de logements insalubres.
Pourtant, derrière les cases en tôle des bidonvilles, les profils des habitants tranchent avec les idées reçues. Loin de l'image de quartiers composés exclusivement de sans-papiers, on y trouve de nombreux résidents français et étrangers en situation régulière. De même que les auteurs de violences sont autant français qu'étrangers. A Mayotte, c'est la précarité qui est responsable des maux du territoire, abandonné à son sort depuis des décennies, alors que la France lui a accordé le statut de département en 2011.
Ici, nous rencontrons les habitants du quartier Talus 2, emblématique d'une opération qui attise la colère de jeunes qui se sentent Mahorais avant d'être Français ou Comoriens.
In Mayotte, report from the rubble of Wuambushu
The Talus 2 district, three days before its final destruction. The large-scale operation that was supposed to mark the start of Wuambushu operation on April 25 did not took place this day. In extremis, the Mamoudzou administrative court ruled in favor of the families contesting the demolition of their homes. Talus 2 has become the symbol of this failed start-up.
With Wuambushu, the French government aims to "restore order to Mayotte". The island in the Strait of Mozambique, declared French, is plagued by increasingly frequent violences. Exiles from the neighboring Comoros Islands, part of the same archipelago, have been blamed for the increase in insecurity. The operation is therefore intended to meet a demand from part of the population of Mayotte, and to expel as many illegal aliens as possible from the territory. And to demolish a thousand substandard homes.
Yet, behind the tin huts of the shantytowns, the profiles of the inhabitants are in stark contrast to preconceived ideas. Far from the image of neighborhoods made up exclusively of undocumented migrants, there are many French and foreign residents with legal status. Just as the perpetrators of violence are equally French and foreign. While the operation has been requested by some of Mayotte's inhabitants, the security response seems to be plunging more men and women into precariousness. Humanitarian associations are denouncing human rights violations, and ultimately an increase in the precariousness of its inhabitants. Nearly 77% of Mayotte's inhabitants live below the poverty line, and this situation has not improved in recent years.
Here, we meet the residents of the Talus 2 district, emblematic of an operation that is stoking the anger of young people who feel they are Mahorais before they are French or Comorian.