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Confrontation 4
Des objets ordinaires pas chers, pas précieux, déjà à la maison, ou achetés récemment, acquis dans des bazars ou des solderies, pour certains totalement inutiles et puis mon visage, mon corps confrontés à la réalité de ces objets. J'ai organisé cette confrontation quotidienne par le biais de l'autoportrait photographique. J'ai établi ce rituel, pendant un an. J'ai réalisé quelques 250 images. Je les ai publiées régulièrement sur mon compte Facebook.
Fasciné par le mystère dégagé par chaque visage, j'ai utilisé le mien comme un outil dans l'élaboration de ces autoportraits. Comme pour un menu « retour du marché » quand le cuisinier se laisse guider par les produits achetés, j'ai concocté chaque image en partant de la réalité de l'objet récolté. Pas d'idées arrêtées au départ de la construction de l'image mais une recherche un tâtonnement et des essais multiples. J'ai travaillé, seul, sans voir ce que je photographiai exactement, je n'ai pas utilisé d'écran de contrôle, quand j'appuyais sur la télécommande radio pour déclencher, je laissais la place au hasard et à l'imprévu. Souvent j'ai été surpris, voire effrayé, par le résultat.
Avec le recul je vois bien qu'il ne faut pas garder toutes les images de ce travail quasi quotidien comme je le prévoyais au début. Je me sens dans l'obligation de faire du tri. J'éprouve un léger sentiment de honte face à certains portraits et de la jubilation face à d'autres.
J'avais pour ambition de créer des images fantaisistes, des images pas sérieuses, fleurtant avec le vulgaire et le kitch, des images éloignées de tous discours, absurdes, parfois ridicules et pathétiques, plus tragiques que sérieuses.
Dans mon travail l'adversaire c'est le sérieux mais j'ai travaillé, avec constance et sérieux pour essayer d'obtenir ces images.
Confrontation 4
Ordinary objects, not expensive, not precious, already at home, or recently bought, acquired in bazaars or sales, some of them totally useless, and then my face, my body confronted with the reality of these objects. I organised this daily confrontation through the photographic self-portrait. I established this ritual over a year. I made some 250 images. I published them regularly on my Facebook account.
Fascinated by the mystery of each face, I used mine as a tool in the elaboration of these self-portraits. Like a "return from the market" menu when the cook is guided by the products bought, I concocted each image starting from the reality of the object collected. No fixed ideas at the beginning of the construction of the image but a research, a trial and error and multiple tests. I worked alone, without seeing exactly what I was photographing, I did not use a control screen, when I pressed the radio remote control to trigger, I left room for chance and the unexpected. I was often surprised, even frightened, by the result.
With hindsight, I can see that it is not necessary to keep all the images of this almost daily work as I had planned at the beginning. I feel obliged to sort through them. I feel a slight sense of shame about some of the portraits and jubilation about others.
My ambition was to create fanciful images, images that are not serious, that border on the vulgar and kitsch, images that are far from any discourse, absurd, sometimes ridiculous and pathetic, more tragic than serious.
In my work, the opponent is the seriousness, but I have worked, with constancy and seriousness, to try to obtain these images.