Solitude(s)
Que reste-t-il de nos amours,
Comment apprendre à faire ce deuil,
Quand disparaît le mot "toujours"
Quand le plusieurs redevient seul ?
Ré est la note de nos vacances, en famille, depuis très longtemps.
Des glaces, du vélo, des plages, des balades, parmi les oiseaux et les gens.
Après une rupture douloureuse, après 30 ans passés ensemble.
Après voir bien tout construit, mais sans doute n'avoir rien compris.
Revenir.
Retourner sur nos/mes pas.
Revoir les lieux, la maison vide, et hors saison, l'île désertée.
Les végétaux se font fantômes, les vagues emportent le chagrin.
Les nuages sont en leur royaume, changeant du jour au lendemain.
Un ciel gris plomb, un soleil rose, une lune qui perce, ils sont présents.
S'ils cachent une partie de ton ciel, ils le révèlent aussi, pourtant.
La nature a horreur du vide, et de nouveaux souvenirs s'affairent.
Au bout de ce chemin trop vide, on trouve un matin la lumière.
Tout redevient alors possible, les battements du coeur s'accélèrent,
Il faut croire à demain et vivre, laisser l'amour virer l'amer ...
Solitude(s)
What remains of our love,
How to learn to mourn,
When the word ‘always’ disappears
When the many are alone again?
Ré has been the note of our family holidays for a very long time.
Ice cream, cycling, beaches, walks among the birds and the people.
After a painful break-up, after 30 years together.
After building everything up, but probably not understanding anything.
Coming back.
To retrace our steps.
Return to the place, the empty house, the deserted island in the off-season.
The plants become ghosts, the waves carry away the sorrow.
The clouds are in their kingdom, changing overnight.
A leaden grey sky, a pink sun, a piercing moon, they are present.
They may hide part of your sky, but they also reveal it.
Nature abhors a vacuum, and new memories are stirring.
At the end of this too-empty path, one morning you find the light.
Everything becomes possible again, and your heart beats faster,
You have to believe in tomorrow and live, let love turn bitter...