Entre émancipation et sororité, immersion avec les Majorettes de Montpellier mises en scène par Mickael Phelippeau
Plus rares dans nos villes ou campagnes, relevant plutôt de nos souvenirs d’enfance et ancrés dans une France des seventies, le théâtre d’Orléans a accueilli les 12 majorettes du Major’s Girls Montpelliérain. Agées de 40 à 76 ans, vêtues de paillettes et la tchatche à la ceinture, Jacky Josie ou encore Gianna sont des porteuses d’histoires.
Cette troupe, son histoire. Comment chacunes d’entres l’ont rejoint pour ne plus la quitter (à quelques années prêts). Il est question ici de souvenirs, d’émancipation, de liens, de sororité puissante. Ces 1ers cours, ces défilés…véritables moments de liberté, de découverte d’elles même et de la vie. Elles ont 14 ans, 13 ans. Plus tard face à certains aléas de l’existence, au sein de la troupe elles se soutiennent, s’entraident, se donnent de la force. Le bâton comme baguette magique, mettre sur pause le quotidien et rêver, s’élever, en empoignant ces moments. Elles ont 45, 56 ou encore 70. Et elles veulent pleinement croquer la vie. La filiation est très présente, mères, filles, amies. Les unes ont amené les autres. Un héritage, un cadeau. Les « majo » c’est une famille. Il y a dans celle-ci la vraie, celle du sang, mais aussi celle qu’on se choisit et qui nous accompagne tout le long de notre vie : les amies, les compagnons de route.
Il y a une extrême douceur qui enrobe le groupe mais aussi une grande puissance et liberté, qu’elles clament et dégagent. Le choix de défiler, de vêtir son costume, de se coiffer pour devenir une femme qu’on aime être, qui ose, qui n’a pas peur. En laissant au vestiaire les doutes, les soucis. Tout ça sans mentionner la prestation physique des spectacles. Ces pas à répéter, se souvenir. La concentration optimale pour gérer la technicité des lancers, le tout avec le trac à gérer.
Sororité et performance.
Immersion with Major's Girls, directed by Mickael Phelippeau
Less common in our cities or countryside, more reminiscent of our childhood memories and rooted in 1970s France, the Orléans theater welcomed the 12 majorettes of the Montpellier Major's Girls. Aged 40 to 76, dressed in sequins and with a gift of the gab, Jacky Josie and Gianna are bearers of stories.
This troupe, its story. How each of them joined and never left (give or take a few years). It's about memories, emancipation, bonds, and a powerful sisterhood. Those first classes, those parades... true moments of freedom, of self-discovery and life's discovery. They were 14 and 13 years old. Later, faced with certain life's ups and downs, within the troupe they support each other, help each other, and give each other strength. The staff like a magic wand, putting everyday life on hold and dreaming, rising up, seizing these moments. They are 45, 56, or even 70. And they want to fully embrace life. The connection is very present: mothers, daughters, friends. Some have brought others. A legacy, a gift. The "majo" is a family. There is the real one, the one of blood, but also the one we choose and that accompanies us throughout our lives: friends, companions on the road.
There is an extreme gentleness that envelops the group, but also a great power and freedom, which they proclaim and exude. The choice to march, to wear their costume, to do their hair to become the woman they love to be, who dares, who is not afraid. Leaving doubts and worries in the locker room. All this without mentioning the physical performance of the shows. These steps to rehearse, to remember. Optimal concentration to manage the technicality of the throws, all while managing the nerves.
Sisterhood and performance.