Des exilés occupent un centre d'accueil pour ukrainiens
Plusieurs centaines de réfugiés (300 à 400 au début de l'action) vivant actuellement sur le territoire français dans des conditions très difficiles ont fait irruption dans un centre d'accueil de réfugiés ukrainiens.
Pendant plus de 6 heures, le bâtiment situé au 15 Avenue Ernest Renan, au niveau de la Porte de Versailles, pouvant accueil jusqu'à 500 personnes et accueillant aujourd'hui seulement 30 familles, a été occupé.
Chapeautée par l'Association la Chapelle debout !, l'action avait pour but de montrer la différence de traitement, dans l'accueil et la prise en charge, entre les personnes arrivant d'Ukraine et les personnes arrivant d'autres pays.
Certains exilés sont arrivés il y tout juste quelques semaines sur le territoire français alors que d'autres le sont depuis plusieurs années. Vivant dans des conditions indignes, ils dénoncent leur non prise en charge par l'État, l'attente inexorable à laquelle ils font face au quotidien, la lenteur et la complexité des démarches à entreprendre pour retrouver une vie digne, et ce jour surtout, le manque de considération.
La politique d'accueil "raciste", pour reprendre le terme employé par les migrants et les membres du collectif pour caractériser cette différence de traitement, de l'État français et des autorités est jugée comme étant "institutionnelle".
"Nous sommes tous des Ukrainiens", la phrase est écrite en gras en haut du tract édité pour l'action. Ce que vive les ukrainiens est vécu par d'autres depuis bien longtemps : l'exode contraint pour trouver refuge sur des terres sûres.
Dans
un récent rapport du Conseil de l'Europe intitulé " Repoussés au-delà des limites", il est écrit dans l'avant-propos que
"l'accueil chaleureux réservé aux Ukrainiens contraste fortement avec les multiples violations des droits de l'homme commises ces dernières annés dans nombre d'Etats membres du Conseil de l'Europe contre des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants originaires d'autres parties du monde, qui ont notamment fait l'objet de mesures de refoulement.".
On y lit aussi que
"parfois, les gouvernements d'Etats membres ont même tiré prétexte de l'arrivée de personnes en provenance d'Ukraine pour continuer a refouler illégalement d'autres réfugiés, demandeurs d'asile ou migrants, en invoquant l'argument fallacieux selon lequel il faudrait choisir entre ces groupes, qui ne pourraient pas tous prétendre au méme niveau de protection des droits de l'homme."
L'action menée s'encre donc dans un contexte où certaines politiques européennes, déclinées dans plusieurs pays membres, tendent à favoriser certains groupes plutôt que d'autres tout en faisant flotter le drapeau de la fraternité.
Après de longues heures de négociations, le directeur adjoint du cabinet du préfet de région est
venu s'exprimer au mégaphone pour annoncer un rendez-vous mardi 19 juillet 2022 en s'engageant "à traiter chacun des cas, pour mettre tout le monde à l'abri".
Un peu avant 22h, la sortie du centre s'est affectée dans le calme sans qu'aucune de ces personnes n'ait pu se reposer sur site.
Exiled occupy a reception center for Ukrainians
Several hundred refugees (300 to 400 at the beginning of the action) currently living on French territory in very difficult conditions broke into a shelter for Ukrainian refugees.
For more than 6 hours, the building located at 15 Avenue Ernest Renan, near the Porte de Versailles, which can receive up to 500 people and which is currently occupied by only 30 families, was occupied.
Chaperoned by the Association la Chapelle debout!, the action aimed to show the difference in treatment, in the reception and care, between people arriving from Ukraine and people arriving from other countries.
Some exiles arrived on French territory just a few weeks ago, while others have been there for several years. Living in undignified conditions, they denounce the fact that they are not taken care of by the State, the inexorable wait they face on a daily basis, the slowness and complexity of the steps to be taken to find a dignified life, and above all the lack of consideration.
The "racist" welcome policy, to use the term used by the migrants and members of the collective to characterise this difference in treatment, of the French state and authorities is judged to be "institutional".
"We are all Ukrainians", the sentence is written in bold at the top of the tract edited for the action. What the Ukrainians are going through has been experienced by others for a long time: the forced exodus to find refuge in safe lands.
In a recent
Council of Europe report entitled "Pushed Beyond the Limits", the foreword states that "the warm welcome given to Ukrainians contrasts sharply with the multiple human rights violations committed in recent years in many Council of Europe member states against refugees, asylum seekers and migrants from other parts of the world, who have been subject to refoulement measures in particular.
It also states that "at times, governments of member states have even used the arrival of people from Ukraine as a pretext to continue to illegally return other refugees, asylum seekers or migrants, using the false argument that a choice should be made between these groups, not all of whom would be entitled to the same level of human rights protection.
The action taken today by these people is therefore in line with a European policy of favouring some groups over others.
After long hours of negotiations, the deputy director of the regional prefect's office
came to the megaphone to announce a meeting on Tuesday 19 July 2022, pledging "to deal with each of the cases, to put everyone in a safe place".
Just before 10pm, the exit from the centre took place in a calm atmosphere.