Antilles, l'année 2025 sera une année brune
Rencontrées par Christophe Colomb lors de son premier voyage en septembre 1492, les sargasses sont un phénomène très ancien mais qui connait depuis 2011, une prolifération sans précédent. Les sargasses sont des algues brunes holopélagiques (qui se développent à la surface de l’eau et vivent tout leur cycle de vie en mer). Poussées par les courants, ces algues se sont déplacées vers les Antilles de manière plus dense et plus longue. La période d’échouage est en effet passée de 2 mois en 2016 à 6 mois en 2020 ! Trois éléments permettent le développement et le déplacement des algues : la forte concentration en nutriment (nitrates et potassium), la température de l’eau et les courants marins. Il semblerait que ces algues trouvent de nouveaux nutriments en provenance des grands fleuves d’Amérique du Sud où la déforestation et le développement de l’agriculture et donc de l’utilisation d’engrais sont en nette progression. Si on y ajoute une hausse des températures marines, le phénomène s’amplifie naturellement. La croissance des algues est optimales dans une eau à 28 ou 30°. Or 2924 a été l’année la plus chaude enregistrée concernant la température moyenne de surface des océans.
Un défi collectif
La menace écologique des sargasses est multiple. Les émanations de gaz toxiques liées à la putréfaction des sargasses échouées sont nocives pour la santé des îliens et des touristes qui commencent à déserter certaines plages. L’épaisseur des algues est un frein pour la pêche et le transport maritime et peut nuire au développement de la biodiversité même si, naturellement, leur écosystème est bénéfique pour les espèces aquatiques et les océans. L’idée est désormais de tenter de trouver des solutions pour,une fois enlevées des plages, les sargasses soient valorisées. Les sargasses peuvent ainsi servir à protéger les littoraux par une utilisation raisonnée. Ses capacités de piégeage des molécules peuvent ainsi servir à nettoyer les eaux polluées même si le principal défi reste de prévenir et prévoir à l'avenir l’afflux de sargasses.
French West Indies, 2025 a sargassum year
Encountered by Christopher Columbus during his first voyage in September 1492, sargassum is a very old phenomenon but has experienced an unprecedented proliferation since 2011. Sargassum is holopelagic brown algae (which grows on the surface of the water and lives its entire life cycle at sea). Pushed by the currents, these algae moved towards the Antilles in a denser and longer manner. The stranding period has in fact gone from 2 months in 2016 to 6 months in 2020! Three elements allow the development and movement of algae: the high concentration of nutrients (nitrates and potassium), the water temperature and sea currents. It seems that these algae find new nutrients from the large rivers of South America where deforestation and the development of agriculture and therefore the use of fertilizers are clearly increasing. If we add an increase in sea temperatures, the phenomenon naturally amplifies. Algae growth is optimal in water at 28 or 30°. However, 2924 was the warmest year recorded for average ocean surface temperature.
A collective challenge
The ecological threat from sargassum is multiple. The toxic gas fumes linked to the rotting of stranded sargassum are harmful to the health of islanders and tourists who are starting to desert certain beaches. The thickness of algae hinders fishing and maritime transport and can harm the development of biodiversity even if, naturally, their ecosystem is beneficial for aquatic species and the oceans. The idea now is to try to find solutions so that, once removed from the beaches, the sargassum can be reused. Sargassum can thus be used to protect coastlines through reasonable use. Its molecule trapping capabilities can thus be used to clean polluted water even if the main challenge remains to prevent and predict the influx of sargassum in the future.