A Palm Springs, il y a des cactus !
De West Cielo Road, la vue sur la ville de Palm Spring est de toute beauté. Une mer de palmiers crée la réalité d’une oasis qui s’étend loin dans le désert. Le paysagiste Paul Ortega travaille ici sur le jardin d’une maison des années 50, blanche, aux lignes épurées se perdant dans les rochers. A la demande des nouveaux proriétaires, il a enlevé le gazon, démonté le système d’arrosage automatique et se prépare à y planter cactus et succulentes afin dit-il « de créer un paysage inspirés du désert et composé de cactus Saguaros, de palmiers Bismarck, d’opuntias, de yuccas et de cactues que vous appelez en France le coussin de belle-mère ! Leurs formes et couleurs s’allient parfaitement avec la géométrie et les lignes épurées des maisons de Palm Springs. Ces jardins sont aussi l’avenir et la demande explose ». La raison en est simple. Les nappes phréatiques sont au plus bas. A Palm Springs, les autorités ont ordonné une réduction obligatoire de 25% de la consommation d’eau en milieu urbain. Dans la vallée voisine de Coachella, la réduction demandée est de 36% !
Histoire d’eau
Alors que des incendies ravageurs sévissent encore à Los Angeles, des voix s’élèvent pour dénoncer la mauvaise gestion de l’eau en Californie, état frappé par une sécheresse chronique depuis plus de 15 ans. Parmi les accusés, l’agriculture qui capterait 70% de l’eau. Pourtant, selon les données satellites compilées par Cristina Milesi, chercheuse à la NASA, ce sont les pelouses en herbe (golfs compris) qui constituent la plus grande culture irriguée des États-Unis, plus que le maïs et le blé. En Californie, 70% de l’eau consommée l’est pour les seuls usages extérieurs, essentiellement l’arrosage du gazon ! A Palm Springs, il a fallu du temps pour que les habitants se fassent à l’idée de se passer de pelouse. « L’augmentation du prix de l’eau (+25%) et les primes à l’arrachement de pelouses ont été de vrais facteurs déclanchants, plus que la réalité du changement climatique » précise Paul Ortega. La Desert Water Agency et la Coachella Water Authority ont ainsi lancé des programmes de rachat de gazon de plusieurs millions de dollars qui ont incité de nombreuses institutions, copropriétés et particuliers à franchir le pas.
Prime à la biodiversité
Retour à Palm Springs. Au 333 South Farrell Drive, la maison réalisée en 1962 par l’architecte Stewart Williams utilise des poutres en bois et acier comme éléments architecturaux structurels et extérieurs. Son jardin, autre réalisation de Paul Ortega, le prolonge avec des alignements parfaits de cactus posés sur une rocailles de graviers noirs. Ici et là, des pierres et des rochers rappelent les jardins zen japonais. Un arbre palo verde dispersent ses fleurs jaunes sur le sol. Au 1197 Abrigo Road, c’est une maison conçue par l'architecte Hal Levitt qui compose désormais avec des jardinières en acier corten surélevées dans lesquelles plantes succulentes et cactées diverses foisonnent. «Il y a dix ans, au plus fort de la sécherresse, les habitants peignaient en vert leur gazon jauni par le soleil, s’amuse Paul Ortega. Aujourd’hui, si quelques irréductibles font appel au gazon synthétique, la règle désormais bien établie est de privilégier les plantes indigènes car leur palette comprend de nombreux arbustes et plantes vivaces qui apportent du vert et des fleurs tout au long de l'année qui attirent insectes et de papillons. La biodiversité du désert est bien plus riche que celle des pelouses urbaines et elle se contente de peu !».
Xeriscaping in Palm Springs !
From West Cielo Road, the view of the city of Palm Spring is magnificent. A sea of palm trees creates the reality of an oasis stretching far into the desert. Landscape designer Paul Ortega works here on the garden of a 1950s house, white, with clean lines losing themselves in the rocks. At the request of the new owners, he removed the lawn, dismantled the automatic watering system and is preparing to plant cacti and succulents in order, he says, "to create a landscape inspired by the desert and composed of Saguaro cacti, Bismarck palm trees , opuntias, yuccas and some Echinocactus grusonii that you call in France the mother-in-law’s cushion! Their shapes and colors blend perfectly with the geometry and clean lines of Palm Springs homes. These gardens are also the future and demand is exploding.” The reason is simple. The water tables are at their lowest. In Palm Springs, authorities have ordered a mandatory 25% reduction in urban water consumption. In the neighboring Coachella Valley, the requested reduction is 36%!
Water story
While devastating fires are still raging in Los Angeles, voices are being raised to denounce poor water management in California, a state hit by chronic drought for more than 15 years. Among the accused, agriculture which captures 70% of the water. Yet, according to satellite data compiled by NASA researcher Cristina Milesi, it is grass lawns (including golf courses) that constitute the largest irrigated crop in the United States, more than corn and wheat. In California, 70% of water consumed is for outdoor uses only, mainly watering the lawn! In Palm Springs, it took a while for residents to get used to the idea of going without a lawn. “The increase in the price of water (+25%) and bonuses for tearing up lawns were real triggering factors, more than the reality of climate change,” explains Paul Ortega. The Desert Water Agency and the Coachella Water Authority have launched multi-million dollar turf buyback programs that have encouraged many institutions, condominiums and individuals to take the plunge.
Biodiversity bonus
Return to Palm Springs. At 333 South Farrell Drive, the house built in 1962 by architect Stewart Williams uses wood and steel beams as structural and exterior architectural elements. Its garden, another creation by Paul Ortega, extends it with perfect alignments of cacti placed on black gravel rockeries. Here and there, stones and rocks recall Japanese Zen gardens. A palo verde tree scatters its yellow flowers on the ground. At 1197 Abrigo Road, it is a house designed by architect Hal Levitt which now features raised Corten steel planters in which various succulents and cacti abound. “Ten years ago, at the height of the drought, residents painted green their lawns yellowed by the sun,” laughs Paul Ortega. Today, if a few die-hards use synthetic turf, the now well-established rule is to favor native plants because their palette includes numerous shrubs and perennial plants which provide greenery and flowers throughout the year which attract insects and butterflies. The biodiversity of the desert is much richer than that of urban lawns and it makes do with little!”