L'artisanat comme héritage au coeur du camp de Shatila
Cinquante femmes syriennes gèrent un atelier d'artisanat appelé Alsama dans le camp de réfugiés de Shatila afin de trouver une stabilité économique.
Ahed est designer à l'atelier d'artisanat Alsama, situé au coeur du camp de réfugiés de Shatila à Beyrouth.
Arrivée d'Idleb il y a 10 ans, elle vit avec son mari et sa belle-famille au sein du camp. Dix ans qu'elle n'a pas revu sa famille, restée à Idleb mais déplacée dans leur propre ville. Elle ne peut pas y retourner et ils ne peuvent pas en sortir.
Son mari, qui était étudiant en médecine avant leur départ de Syrie, travaille dans un magasin de crèmes glacées. Ahed n'aime pas les glaces, mais au moins ça ravit leurs enfants. Impossible de reprendre des études en médecine avec une famille à nourrir. Alors Ahed a décidé elle aussi de trouver un travail.
Elle se rend à Alsama tous les jours pour créer de nouveaux designs avec ses collègues, réfugiées syriennes elles-aussi. Elles s'inspirent de motifs palestiniens et syriens pour transmettre les traditions de générations en générations.
Elles sont cinquante à avoir rejoint l'atelier depuis 2 ans. En plus d'une source potentielle de revenu, l'atelier est aussi et surtout une safe space où les femmes s'entraident et se soutiennent.
SYRIAN WOMEN TO RUN A CRAFT STUDIO IN SHATILA REFUGEE CAMP
Fifty Syrian women manage a craft workshop called Alsama in the Shatila refugee camp in order to find economic stability.
Ahed is a designer at the Alsama craft workshop, located in the heart of the Shatila refugee camp in Beirut.
Having arrived from Idleb ten years ago, she lives with her husband and in-laws within the camp. It's been ten years since she last saw her family, who remained in Idleb but were displaced within their own city. She cannot go back there, and they cannot leave.
Her husband, who was a medical student before they left Syria, now works in an ice cream shop. Ahed doesn't like ice cream, but at least it pleases their children. It's impossible to resume medical studies with a family to support. So Ahed decided to find a job too.
She goes to Alsama every day to create new designs with her colleagues, who are also Syrian refugees.
Fifty women have joined the workshop in the past two years. In addition to being a potential source of income, the workshop is also and above all a safe space where women help and support each other.