Rohingyas, l'exode forcé
Au royaume du Myanmar, pays bouddhiste à plus de 90 %, les Rohingyas, minorité éthnique de confession musulmane, vivent principalement dans l'État de l'Arakan. Devenus apatrides en 1982 lorsque le gouvernement les a déchus de leur nationalité, ils sont victimes de persécutions récurrentes depuis des décennies. Privés d'accès aux soins, à l'éducation ou au marché du travail, des milliers de Rohingyas ont préféré choisir l'exode forcé dès 1978 afin de trouver refuge au Bangladesh voisin. À partir du 25 août 2017, la répression des forces armées birmanes s'intensifie suite à des heurts ethno-religieux de telle sorte que près de 780 000 Rohingyas fuiront le pays en moins de six mois. Leurs villages ont pour la plupart été réduits en cendres et plusieurs milliers de personnes sont portées disparues. La majorité arrive par la rivière Naf qui marque la frontière entre les deux pays dans des conditions sanitaires épouvantables. Les cas de malnutrition infantile sont légion et de nombreuses femmes rapportent des cas de viols systématiques. Désormais réfugiés au Bangladesh, leur route se poursuit, jusqu'aux environs de Cox's Bazar. Là, ils sont désormais près d'un million à s'être installés à la hâte sur des collines boisées. Ces camps de fortune s'étalent aujourd'hui à perte de vue. Mais la capacité d'accueil du Bangladesh est limitée. Les camps sont au bord de l'asphyxie et une crise humanitaire sans précédent s'installe dans le temps. Leur retour, un temps évoqué par les autorités birmanes, ne semble plus être d'actualité.
Rohingya's exodus
In the Kingdom of Myanmar, a country where more than 90% of the population is Buddhist, the Rohingya, an ethnic minority of Muslim faith, live mainly in the state of Arakan. They became stateless in 1982 when the government stripped them of their nationality, and have been victims of recurrent persecution for decades. Deprived of access to health care, education or the labour market, thousands of Rohingya chose to flee to neighbouring Bangladesh in 1978 in order to find refuge. From 25 August 2017, repression of the Burmese armed forces intensified following ethno-religious clashes, so that nearly 780,000 Rohingya fled the country in less than six months. Most of their villages have been reduced to ashes and several thousand people are missing. The majority arrive by the Naf River, which marks the border between the two countries under appalling sanitary conditions. Cases of child malnutrition are legion and many women report cases of systematic rape. Now refugees in Bangladesh, their journey continues to the outskirts of Cox's Bazaar. There, nearly a million of them have now hastily settled on wooded hills. These makeshift camps are now spreading as far as the eye can see. But Bangladesh's capacity is limited. The camps are on the verge of suffocation and an unprecedented humanitarian crisis is settling in over time. Their return, once mentioned by the Burmese authorities, no longer seems to be relevant.