TANGER TU ES MA SCÈNE
Yassine, 23 ans, est né, a étudié et travaille à Tanger comme développeur web. Ses journées sont rythmées par les écrans et les projets pour des clients étrangers, un emploi alimentaire qu’il supporte grâce à sa passion : la danse. Attaché à sa ville malgré le manque d’opportunités, il veut la faire bouger. Opéré d’un pied bot enfant, on lui avait dit qu’il ne ferait jamais de sport. Par défi, il s’initie au « parcours » et devient traceur, courant Tanger à la verticale. Puis la danse s’impose à lui : break, classique, contemporaine.
Sous le nom de YAPAC_ , il adapte les figures à son corps, gagne des concours, rejoint une troupe, participe à la résidence artistique DATI DROUK à Rabat avant de revenir à Tanger. « Le mouvement est une gratitude, c’est ma force », affirme-t-il. Il danse chaque jour, dans la rue, sur les places, observant sa ville et la mer qu’il préfère à l’Europe voisine : "mon rêve est d’aller en Afrique noire ou au Brésil, là où on danse vraiment ».
Aujourd’hui, il veut transmettre. Chaque soir, dans la rue, il entraîne des jeunes tangérois dans des séances libres, sans structure ni moyens, juste la passion partagée. Les rires, les chutes et les progrès deviennent leur scène commune.
Le lendemain, retour au clavier, 8 heures d’écrans, mais dans son cœur une certitude :
« J’ai pris ma revanche, Tanger, tu es ma scène. »
TANGIER you are my stage
Yassine, 23, was born, studied, and works in Tangier as a web developer. His days are filled with screens and projects for foreign clients, a day job he sustains thanks to his passion: dance. Attached to his city despite the lack of opportunities, he wants to revitalize it. Having had surgery for a clubfoot as a child, he was told he would never play sports. As a challenge, he took up parkour and became a traceur, running vertically through Tangier. Then dance became his calling: breakdancing, classical ballet, contemporary. Under the name YAPAC_, he adapted the moves to his body, won competitions, joined a dance troupe, participated in the DATI DROUK artist residency in Rabat, before returning to Tangier.
"Movement is an expression of gratitude; it's my strength," he affirms. He dances every day, in the streets, in the squares, observing his city and the sea, which he prefers to neighboring Europe: "My dream is to go to sub-Saharan Africa or Brazil, where they really dance." Today, he wants to pass it on. Every evening, in the street, he leads young people from Tangier in free-form dance sessions, without structure or resources, just shared passion. Laughter, falls, and progress become their shared stage. The next day, back to the keyboard, eight hours of screen time, but in his heart, a certainty:
"I've had my revenge, Tangier, you are my stage."