LETTONIE - Entre devoir de mémoire et ambition européenne.
Les Pays Baltes avaient été incorporés contre leur gré à l?URSS en 1944.
En 4 décennies, ils ont réussi à passer du statut d?États post-soviétiques à celui d?États-membres de l?Union européenne (UE) et de l?Organisation du traité de l?Atlantique Nord (OTAN).
Coincée entre l?Estonie au nord et la Lituanie au sud, la Lettonie continue de développer son rêve d?occident.
Mais depuis l?invasion de l?Ukraine en Février 2022 par la Russie de Vladimir Poutine, Riga manifeste ouvertement sa solidarité avec son voisin et sort les griffes pour éloigner toute velléité d?annexion. Son appartenance à l?OTAN depuis 2004 reste une garantie pour sa sécurité territoriale. Alors plutôt que de céder à la panique, les baltes continuent d?harmoniser le positionnement entre leurs trois États afin d?oeuvrer pour l?unité en vue d?une dissuasion crédible face aux dangers russes.
Après leur prise d'indépendance en mai 1990, la Lettonie est alors divisée entre devoir de mémoire de l'ère soviétique et désir de liberté européenne avec l?affirmation forte de son identité nationale.
Ce devoir de mémoire s?exprime de deux façons, assez antagonistes. Pour les uns, une partie de l?ancienne génération nostalgique, « c?était mieux avant ! » . Pour les plus jeunes ou les plus lucides, ce serait plutôt « plus jamais ça ! ».
Raison pour laquelle une grande manoeuvre de déboulonnage des statues et monuments à la mémoire de l?armée rouge est entreprise dans le Pays depuis septembre 2022.
Dans les rues de Riga, de Jurmala ou le Ljepaja, cette dualité se ressent à chaque coin de rue, sur chaque place, ou dans chaque église. Une atmosphère surannée nappe toujours les bords de la mer baltique, l?architecture brutaliste des blocs d?habitations populaires, ou les vestiges industriels se mêlant à une nature encore sauvage.
LATVIA - Between the duty to remember and European ambition.
The Baltic States were incorporated into the USSR against their will in 1944.
In four decades, they have managed to go from being post-Soviet states to being members of the European Union (EU) and the North Atlantic Treaty Organisation (NATO).
Wedged between Estonia in the north and Lithuania in the south, Latvia continues to develop its dream of the West.
But since the invasion of Ukraine in February 2022 by Vladimir Putin's Russia, Riga has openly shown its solidarity with its neighbour and has pulled out its claws to ward off any hint of annexation. Its membership in NATO since 2004 remains a guarantee for its territorial security. So rather than giving in to panic, the Baltics continue to harmonise the positioning of their three states in order to work for unity with a view to a credible deterrent against Russian dangers.
After gaining independence in May 1990, Latvia was divided between the duty to remember the Soviet era and the desire for European freedom with the strong affirmation of its national identity.
This duty to remember was expressed in two rather antagonistic ways. For some, part of the older generation, nostalgic, "it was better before". For the youngest or most lucid, it would be rather "never again".
This is the reason why a great manoeuvre to remove statues and monuments to the memory of the Red Army has been undertaken in the country since September 2022.
In the streets of Riga, Jurmala or Ljepaja, this duality can be felt on every street corner, in every square, or in every church. An old-fashioned atmosphere still pervades the shores of the Baltic Sea, the brutalist architecture of the popular housing blocks, or the industrial remains blending with a still wild nature.