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L'ecrivain Diade Dembele
T-shirt, baskets, c est dans une tenue décontractée que Diadié Dembélé est venu parler de son premier roman : Le duel des grands-mères. Mais ne vous y trompez pas l auteur n en est pas moins attaché à la forme : « J ai longtemps pensé que ce qui m intéressait ce n était même pas l histoire, finalement, c était la question de la langue, du style». Et en effet cette langue, ces langues occupent une place prégnante dans son ouvrage où le français côtoie le bambara et le soninké ; ce que l écrivain aime à appeler « la géographie alternative des langues » qui permet de « contourner des barrières », où les mots non traduit « sont le fruit d un long travail, afin de trouver l image véritable qui puisse parler à la fois à un Français et à un Malien qui parle le bambara », n y arrivant pas toujours le mot est alors laissé tel quel afin de conserver sa singularité. Une autre barrière que l écrivain aime à contourner, est celle des genres littéraires. Romancier, mais aussi poète (auteur du recueil les tresses royales), il estime que « l Histoire est orale avant d être écrite » à l image des Dosso Mana (récits de chasses) de son enfance : « J essaye de retrouver cette oralité dans ce que j écris. J écris pour que ce soit lu, mais surtout j écris pour consigner la parole sur le papier, sans que ce soit non plus une retranscription de ce que j ai envie de dire. Mais, qu il y ait un équilibre entre ce que j écris et ce que je pourrais dire ».
Interrogé sur la place et le rôle de la femme dans son oeuvre, Diadié Dembélé se confie : « C est surtout un point de vue personnel qui vient se greffer à celui du narrateur. J ai été souvent témoin de plusieurs violences quand j avais douze et treize ans. Je n avais pas mon mot à dire, j observais également. Donc c est une façon de résoudre mes problèmes par la fiction. Après ça ne guérit pas. La fiction n est pas un remède contre la colère ou la mélancolie , mais au moins cela permet d utiliser cette colère, cette impuissance que j ai pu ressentir pour donner une histoire ».
Il travaille déjà sur sa prochaine histoire radicalement différente nous promet-il, sans doute pour s attaquer à quelques nouvelles barrières...
Le Duel des grands-mères, de Diadié Dembélé, éditions Jean-Claude Lattès, 217 pages, 19 euros.
Les Tresses Royales, de Diadié Dembélé, éditions L Harmattan, 130 pages, 14,50 euros.
The novelist Diade Dembele
T-shirt, sneakers, it is in a casual dress that Diadié Dembélé came to speak about his first novel: The duel of grandmothers. But make no mistake, the author is no less attached to the form: "I thought for a long time that what interested me was not even the story, in the end, it was the question of language, of style. And indeed this language, these languages occupy a prominent place in his work where French rubs shoulders with Bambara and Soninke; what the writer likes to call "the alternative geography of languages" which allows "to bypass barriers", where the untranslated words "are the fruit of a long work, in order to find the true image which can speak at the same time to a Frenchman and to a Malian who speaks Bambara", not always succeeding in doing so, the word is then left as it is in order to keep its singularity. Another barrier that the writer likes to circumvent is that of literary genres. Novelist, but also poet (author of the collection "Les tresses royales"), he believes that "History is oral before being written" in the image of the Dosso Mana (hunting stories) of his childhood: "I try to find this orality in what I write. I write so that it can be read, but above all I write to record the word on paper, without it being a retranscription of what I want to say. But, that there is a balance between what I write and what I could say ".
When asked about the place and role of women in his work, Diadié Dembélé confides: "It is above all a personal point of view that is grafted onto that of the narrator. I often witnessed violence when I was twelve and thirteen years old. I didn't have a say in the matter, I was also an observer. So it's a way to solve my problems through fiction. After that it doesn't cure. Fiction is not a cure for anger or melancholy, but at least it allows me to use this anger, this powerlessness that I felt to give a story.
He is already working on his next story "radically different" he promises us, no doubt to tackle some new barriers...
Le Duel des grands-mères, by Diadié Dembélé, published by Jean-Claude Lattès, 217 pages, 19 euros.
Les Tresses Royales, by Diadié Dembélé, published by L'Harmattan, 130 pages, 14.50 euros.