Faladié, un avenir embourbé.
Là où se trouve les bêtes, se trouve également les hommes. C'est derrière le marché à bétail que s'élève le camp de déplacés de Faladié, un des plus grands de la capitale du Mali : Bamako. Détruit il y a plus d'un an par un incendie meurtrier, les cases de fortune ont depuis repoussé telle la végétation qui repousse sur une coulée de lave. Peuls, Dogons, Burkinabés, chassés par les exactions du centre, continuent d'affluer alors que la situation sécuritaire du pays s'envenime toujours plus. La cendre, quant à elle, fait place à la boue. Les déchets pourrissent dans les allées inondées par les fortes pluies de l'hivernage, dégageant une odeur nauséabonde qui atteste à elle seule de l'insalubrité du camp.
Véritable diorama du Mali, Faladié illustre donc tous les maux et les défis du pays : spirale de la violence et de l extrémisme religieux, enjeux sanitaires (covid, malaria, malutrition...), accès à l eau potable et impact du réchauffement climatique...
Les déplacés, pris en tenaille entre un passé en ruine et un futur embourbé, entre résignation et résilience, sont les prodromes du lent naufrage d un certain idéal humanitaire, sans grandiloquence, montrant l humain, dans la faiblesse et la force d une vie qui ne peut se conjuguer qu au présent immédiat de la survie.
Faladie, a bogged down futur.
Where the animals are, there are also people. Behind the livestock market stands the Faladié camp for displaced persons, one of the largest in Mali's capital, Bamako. Destroyed more than a year ago by a deadly fire, the makeshift huts have since grown back like vegetation growing back on a lava flow. Fulani, Dogon, Burkinabe, driven out by the exactions of the center, continue to flock while the security situation of the country is getting worse and worse. As for the ashes, they are replaced by mud. The garbage rots in the alleys flooded by the heavy rains of the winter, giving off a nauseating odor that alone attests to the camp's insalubrity.