Les migrants de la Corne de l'Afrique
Petit pays de la Corne de l'Afrique, Djibouti est bordé par la Somalie au sud, l'Érythrée au nord et l'Éthiopie à l'ouest. La côte est du pays débouche sur le Golfe d'Aden, porte d'entrée vers le Yémen pour les migrants éthiopiens qui cherchent à rejoindre l'Arabie Saoudite.
Chaque jour, des milliers de femmes, d'hommes et d'enfants affrontent le désert sous des températures avoisinant les 50 degrés en été, quand l'ombre des arbres se fait presque aussi rare que l'eau potable. Le voyage s'effectue principalement à pied et peut durer plusieurs mois.
Les passeurs les entasseront par centaines sur des radeaux qui partiront la nuit en direction du Yémen, un pays en guerre.
La fermeture des frontières entre le Yémen et l'Arabie Saoudite depuis la propagation de l'épidémie de COVID-19 a stoppé net les aspirations des migrants éthiopiens en quête d'opportunités économiques.
Sur la route de Dikhil à Obock, les migrants qui retournent en Éthiopie croisent ceux qui partent vers le Yémen dans un ballet incessant d'ombres brûlées sur un bitume chauffé parfois à plus de 50 degrés.
Coincés au Yémen, pris au piège dans un pays en guerre, beaucoup finissent en prison ou à la rue, dans une grande précarité. Ceux qui souhaitent rentrer chez eux embarquent de nouveau sur les bateaux des passeurs en direction de Djibouti.
Du fait de l'augmentation des interceptions des Gardes Côtes le long du littoral, les passeurs larguent les migrants de plus en plus loin, parfois à plus de 70 kilomètres d'Obock, la première ville. Une distance qu'ils doivent ensuite parcourir à pied à travers le désert, sans eau ni nourriture. L'absence de route goudronnée et le vent violent qui balaye le sable, effaçant et façonnant chaque jour de nouvelles pistes, rend l'orientation dans le désert quasiment impossible pour ces migrants. Certains partent dans la direction opposée, dans le désert profond qui va jusqu'à la frontière Érythréenne, diminuant drastiquement leurs chances de survie.
Migrants from the Horn of Africa
Small country in the Horn of Africa, Djibouti is bordered by Somalia to the south, Eritrea to the north and Ethiopia to the west. The country's east coast leads to the Gulf of Aden, the gateway to Yemen for Ethiopian migrants seeking to reach Saudi Arabia.
Every day, thousands of women, men and children face the desert in temperatures approaching 50 degrees in the summer, when the shade of trees is almost as scarce as drinking water. The journey is mainly on foot and can last several months.
The smugglers will pack them by the hundreds onto rafts that will leave at night for Yemen, a country at war.
The closure of the borders between Yemen and Saudi Arabia since the spread of the COVID-19 epidemic has put a stop to the aspirations of Ethiopian migrants seeking economic opportunities.
On the road from Dikhil to Obock, migrants returning to Ethiopia pass those heading to Yemen in an endless ballet of burnt shadows on asphalt heated at times to over 50 degrees.
Stuck in Yemen, trapped in a country at war, many end up in prison or on the street, in a very precarious situation. Those who wish to return home embark again on smugglers' boats bound for Djibouti.
Due to the increase in Coast Guard interceptions along the coastline, smugglers are dropping migrants farther and farther away, sometimes more than 70 kilometers from Obock, the first city. They then have to walk across the desert without food or water. The lack of paved roads and the violent wind that sweeps the sand, erasing and shaping new tracks every day, makes orientation in the desert almost impossible for these migrants. Some go in the opposite direction, into the deep desert that goes to the Eritrean border, drastically reducing their chances of survival.