Antananarivo, prison centrale, quartier des mineurs.
Avec 21 000 personnes incarcérées dont 700 mineurs, Madagascar figure parmi les pays d'Afrique qui ont le plus fort taux de détention.
À Antananarivo, dans la prison centrale d'Antanimora, le quartier pour mineurs accueille en ce mois d'octobre 2016 plus de 100 jeunes en conflit avec la loi et la justice. C'est un espace séparé de celui des adultes, ce qui n'est pas le cas dans toutes les prisons de l'île.
La détention préventive est devenue le passage obligé pour ces mineurs faute de moyens suffisants du ministère de la Justice. 80 % de ces jeunes ne sont pas encore jugés pour les délits qui leur sont reprochés et n'ont aucune idée de leur date de sortie. Ils sont incarcérés pour des faits majoritairement mineurs, petite délinquance de survie ou souvent sur dénonciation de familles de jeunes filles pour viol quand la famille du garçon ne peut lui verser de l'argent.
Plusieurs associations leur apportent au quotidien aide et soutien. Des éducateurs proposent des cours d'alphabétisation, des formations et des activités pour redonner de l'espoir et travailler en vue de leur libération afin de réduire les risques de récidive à la sortie de prison. De la nourriture est distribuée pour compléter les très maigres rations allouées par le gouvernement.
L'association laïque Grandir Dignement tente de rendre plus humaines des conditions de détention de plus en plus précaires et insalubres. Elle collabore également très activement avec le Ministère de la Justice en défendant la mise en place de réformes législatives respectueuses des droits de l'enfant.
Antananarivo,Madagascar. Central prison, juvenile district.
With 21,000 people incarcerated, including 700 minors, Madagascar is among the African countries with the highest rate of detention.
In Antananarivo, in the central prison of Antanimora, the juvenile district is hosting in this month of October 2016 more than 100 young people in conflict with the law and justice. It is a separate space from that of adults, which is not the case in all prisons on the island.
Preventive detention has become the obligatory passage for these minors due to the lack of sufficient means from the Ministry of Justice. Eighty percent of these juveniles have not yet been tried for the offenses they are accused of and have no idea when they will be released. They were incarcerated for mostly minor offenses, petty survival offenses, or often upon denunciation by the families of young girls for rape when the boy's family could not pay him money.
Several associations provide them with daily help and support. Educators offer literacy classes, training and activities to give them hope and work towards their release in order to reduce the risk of recidivism when they leave prison. Food is distributed to supplement the very meager rations allocated by the government.
The secular association Growing Up with Dignity tries to make the increasingly precarious and unhealthy prison conditions more humane. It also collaborates very actively with the Ministry of Justice by advocating for legislative reforms that respect the rights of the child.