Listvianka - Une nostalgie Baïkal.
Pas le village porte d'entrée vers le lac, somme toute assez moche ;
Pas le fatras de maisons dont on ne sait si elles sont à l'abandon ou juste ainsi by design ;
Pas les rapides canots à moteur sur lesquels des groupes de 4 personnes s'embarquent pour un rapide tour à fond les gaz, le pilote prenant soin de secouer le plus possible ses passagers sur les vaguelettes que ce cirque déclenche à vingt mètres de la plage ;
Pas les sonos tonitruantes vendant on ne sait quelle croisière sur le lac à bord de bateaux disons... fatigués (l'un des camelots avait une belle voix quand même) ;
Pas les "conseillers" en excursions privées qui ne lèvent même pas la tête de leur téléphone (il est vrai que nous ne parlons pas russe alors pourquoi faire un effort) ;
Pas la presse des voitures sur la route finissant en impasse mais que tout le monde emprunte en connaissance de cause histoire de ne surtout pas marcher ;
Pas le décalage entre ce que déclenche le mot "Baïkal" dans nos têtes, de rêves, et la réalité toujours un peu décevante ;
Pas notre humanité dans son côté agaçant.
Non, ce que je garde d'ici, ce sont :
Les familles d'origine manifestement modeste venues là pour la journée et mangeant sur la minuscule plage de galets de ces poissons fumés qu?on peut acheter partout et qu'ils font passer de vodka - on a passé une bonne journée se disent-ils sans doute en se rentrant et c'est bien vrai ;
Ce moment où le soir hier, soleil couchant, dans un calme revenu, l?eau (elle est si pure, si transparente) et le ciel et tout ce qu'on voyait se sont mélangés dans un gris calme lumineux, doux, chatoyant - le silence du lac indifférent à nous, humains.
Daniel Bourrion
Listvianka - A Baikal nostalgia.
Not the village gateway to the lake, which is pretty ugly after all;
Not the clutter of houses that we don't know are derelict or just so by design;
Not the fast motorboats on which groups of four people embark for a quick spin on the gas, the pilot taking care to shake his passengers as much as possible on the waves that this circus triggers twenty meters from the beach;
Not the thundering sonos selling one does not know what cruise on the lake aboard boats say ... tired (one of the camelots had a beautiful voice anyway);
Not the private tour consultants who don't even raise their heads on the phone (we don't speak Russian, so why bother?);
Not the press of cars on the road ending up in a dead end but that everyone knowingly takes on the road so as not to walk;
Not the discrepancy between what the word 'Baikal' triggers in our heads, dreams, and reality always a little disappointing;
Not our annoying humanity.
No, what I keep from here are:
The families of obviously modest origin who come here for the day and eat on the tiny pebble beach of those smoked fish that you can buy anywhere and they pass vodka - we had a good day, they probably say to themselves on the way home and it's true;
That moment yesterday evening, sunset, in a calm returned, the water (it is so pure, so transparent) and the sky and everything we saw mixed in a luminous, soft, shimmering calm grey - the silence of the lake indifferent to us humans.
Daniel Bourrion