Jeunesse à Bord
Le Grand Celte, un chalutier de seulement 12 mètres de long, où 3 matelots cohabitent : Mathieu, 47 ans, Lucas 24 ans et Romain, le neveu de Mathieu, 24ans.
Pour Lucas, la pêche c?est plus un mode de vie qu?un réel métier, plus jeune, il ne voulait pas partir en filière générale, il aimait la nature et il allait quelques fois faire des balades en mer avec des amis de ses parents. Quand il a dû choisir une orientation après le brevet, il a pris connaissance d?une filière professionnelle non loin de chez lui, le lycée Maritime de Ciboure. Ses parents n?ont pas compris dans un premier temps pourquoi leur fils s?orientait dans ce domaine mais au fur et à mesure, Lucas s?est épanoui dans ce milieu. De son point de vue, ce travail est parfait, il travaille dehors, il n?y a pas trop de contraintes imposées par la hiérarchie et il voit tous les jours le coucher et le lever du soleil. Parfait, ou presque ... il commence à nuancer, il a perdu contact avec beaucoup de ses amis d?enfance vu qu?il travaille un peu loin de sa ville natale et part pour des durées non déterminées. Il dit qu?il a du mal à créer des relations durables avec des femmes au vu de ses horaires anarchiques que les gens ont du mal à comprendre son mode de vie. Quand Lucas n?est pas en mer, il passe la majeure partie de son temps avec ses amis où avec les pieds sur son skate, activité qui lui tient particulièrement à c?ur et qui lui manque le plus quand il est à bord. Il passe plus de temps en mer que sur terre, donc il a choisi de continuer de vivre chez ses parents à Hendaye.
« Dans ce métier, tu sais quand tu commences à bosser mais tu ne sais pas trop quand est-ce que tu finis ».
Ils partent en général entre 2 et 5 jours, puis reviennent sur la côte, déposent leurs cagettes à l?entrepôt, prennent une douche, font le plein de glace, nourriture et de gasoil et enfin, reprennent le large. C?est un éternel cycle mais pas de routine sur le bateau, toutes les sorties sont uniques de part leurs prises et les conditions météo. Il n?est pas rare de croiser des globicéphales (sorte de dauphins) qui suivent le bateau, ce qui provoque une petite étincelle de joie sur le bateau.
Une fois qu?ils arrivent un peu au large, le chef Mathieu, scrute son sonar pour se caler en bordure de fosse pour pouvoir lâcher le chalut. Il prend les commandes des man?uvres, et les deux matelots s?exécutent avec chacun un rôle bien établi. Pas besoin de parler, les hommes savent ce qu?ils ont à faire, de simples gestes suffisent à se faire comprendre si besoin. Une fois le chalut dans l?eau, c?est l?heure de la sieste, pour 2 heures environ avant que Mathieu donne l?ordre de monter les filets. Les yeux rivés sur le chalut qui s?approche du bateau, on peut sentir l?excitation des hommes qui se demandent si la prise a été bonne. Je me souviens d?une prise, la deuxième depuis mon arrivée sur le bateau, lorsqu?ils ont ouvert le filet, un cri de joie s?est soudainement fait entendre, une marrée de Saint Pierre à leurs pieds, les hommes se frottaient les mains et ont commencé à remplir les cagettes. On m?a expliqué par la suite que c?était une
très bonne prise vu que c?est un poisson qui se vend assez cher à la table. Une fois les cagettes remplies, il faut enlever les abas des poissons, les rincer et les mettre dans la glace. Ce sont les matelots qui effectuent cette tâche un peu ingrate.
Le deuxième matelot, Romain est un jeune papa depuis peu et se demande s?il va continuer à exercer ce métier vu qu?il ne voit pas sa fille grandir. Pour lui, la pêche est une histoire de famille. Il travaillait avec son père sur ce bateau il y a un an mais ce dernier à eu un grave accident en mer et Lucas a dû le remplacer depuis. En effet, ce métier est réputé pour être l?un des métiers les plus dangereux au monde et on comprend vite pourquoi quand on passe quelques jours avec eux. Ce qu?il aime dans ce métier c?est qu?il n?y a pas de routine, cela paye plutôt bien et il garde une liberté et un contact avec la nature qu?il affectionne particulièrement.
La paye, parlons-en un peu ... Ce qui peut motiver tous ces jeunes à aller pêcher c?est en effet un peu l?argent qu?il y a dans ce secteur. Et quand on est sur un bateau, on n?a pas besoin d?aller faire les courses, de payer un loyer (surtout quand on vit encore chez ses parents) on ne passe pas ses soirées dans les bars (enfin, juste quand ils rentrent entre deux marées). Mais c?est quand même un travail physique, qui nécessite une bonne endurance car pas de vraies nuit à bord, seulement de petites siestes par-ci par-là.
Pour résumé, ces deux jeunes de 24ans font le même métier mais n?ont pas eu du tout le même profil et n?ont pas forcement les mêmes motivations. En revanche, les deux hommes réfléchissent sur leurs avenirs et ne pense pas faire cela toute leur vie. Romain, le jeune papa à déjà démissionné de son poste sur le Grand celte et désir passer plus de temps avec sa fille pour pouvoir la voir grandir.
youth on board
Le Grand Celte, un chalutier de seulement 12 mètres de long, où 3 matelots cohabitent : Mathieu, 47 ans, Lucas 24 ans et Romain, le neveu de Mathieu, 24ans.
Pour Lucas, la pêche c?est plus un mode de vie qu?un réel métier, plus jeune, il ne voulait pas partir en filière générale, il aimait la nature et il allait quelques fois faire des balades en mer avec des amis de ses parents. Quand il a dû choisir une orientation après le brevet, il a pris connaissance d?une filière professionnelle non loin de chez lui, le lycée Maritime de Ciboure. Ses parents n?ont pas compris dans un premier temps pourquoi leur fils s?orientait dans ce domaine mais au fur et à mesure, Lucas s?est épanoui dans ce milieu. De son point de vue, ce travail est parfait, il travaille dehors, il n?y a pas trop de contraintes imposées par la hiérarchie et il voit tous les jours le coucher et le lever du soleil. Parfait, ou presque ... il commence à nuancer, il a perdu contact avec beaucoup de ses amis d?enfance vu qu?il travaille un peu loin de sa ville natale et part pour des durées non déterminées. Il dit qu?il a du mal à créer des relations durables avec des femmes au vu de ses horaires anarchiques que les gens ont du mal à comprendre son mode de vie. Quand Lucas n?est pas en mer, il passe la majeure partie de son temps avec ses amis où avec les pieds sur son skate, activité qui lui tient particulièrement à c?ur et qui lui manque le plus quand il est à bord. Il passe plus de temps en mer que sur terre, donc il a choisi de continuer de vivre chez ses parents à Hendaye.
« Dans ce métier, tu sais quand tu commences à bosser mais tu ne sais pas trop quand est-ce que tu finis ».
Ils partent en général entre 2 et 5 jours, puis reviennent sur la côte, déposent leurs cagettes à l?entrepôt, prennent une douche, font le plein de glace, nourriture et de gasoil et enfin, reprennent le large. C?est un éternel cycle mais pas de routine sur le bateau, toutes les sorties sont uniques de part leurs prises et les conditions météo. Il n?est pas rare de croiser des globicéphales (sorte de dauphins) qui suivent le bateau, ce qui provoque une petite étincelle de joie sur le bateau.
Une fois qu?ils arrivent un peu au large, le chef Mathieu, scrute son sonar pour se caler en bordure de fosse pour pouvoir lâcher le chalut. Il prend les commandes des man?uvres, et les deux matelots s?exécutent avec chacun un rôle bien établi. Pas besoin de parler, les hommes savent ce qu?ils ont à faire, de simples gestes suffisent à se faire comprendre si besoin. Une fois le chalut dans l?eau, c?est l?heure de la sieste, pour 2 heures environ avant que Mathieu donne l?ordre de monter les filets. Les yeux rivés sur le chalut qui s?approche du bateau, on peut sentir l?excitation des hommes qui se demandent si la prise a été bonne. Je me souviens d?une prise, la deuxième depuis mon arrivée sur le bateau, lorsqu?ils ont ouvert le filet, un cri de joie s?est soudainement fait entendre, une marrée de Saint Pierre à leurs pieds, les hommes se frottaient les mains et ont commencé à remplir les cagettes. On m?a expliqué par la suite que c?était une
très bonne prise vu que c?est un poisson qui se vend assez cher à la table. Une fois les cagettes remplies, il faut enlever les abas des poissons, les rincer et les mettre dans la glace. Ce sont les matelots qui effectuent cette tâche un peu ingrate.
Le deuxième matelot, Romain est un jeune papa depuis peu et se demande s?il va continuer à exercer ce métier vu qu?il ne voit pas sa fille grandir. Pour lui, la pêche est une histoire de famille. Il travaillait avec son père sur ce bateau il y a un an mais ce dernier à eu un grave accident en mer et Lucas a dû le remplacer depuis. En effet, ce métier est réputé pour être l?un des métiers les plus dangereux au monde et on comprend vite pourquoi quand on passe quelques jours avec eux. Ce qu?il aime dans ce métier c?est qu?il n?y a pas de routine, cela paye plutôt bien et il garde une liberté et un contact avec la nature qu?il affectionne particulièrement.
La paye, parlons-en un peu ... Ce qui peut motiver tous ces jeunes à aller pêcher c?est en effet un peu l?argent qu?il y a dans ce secteur. Et quand on est sur un bateau, on n?a pas besoin d?aller faire les courses, de payer un loyer (surtout quand on vit encore chez ses parents) on ne passe pas ses soirées dans les bars (enfin, juste quand ils rentrent entre deux marées). Mais c?est quand même un travail physique, qui nécessite une bonne endurance car pas de vraies nuit à bord, seulement de petites siestes par-ci par-là.
Pour résumé, ces deux jeunes de 24ans font le même métier mais n?ont pas eu du tout le même profil et n?ont pas forcement les mêmes motivations. En revanche, les deux hommes réfléchissent sur leurs avenirs et ne pense pas faire cela toute leur vie. Romain, le jeune papa à déjà démissionné de son poste sur le Grand celte et désir passer plus de temps avec sa fille pour pouvoir la voir grandir.