Interior view
Cette série de photo a été réalisées à la sortie du premier confinement. En effet cette période a été très difficile pour tout le monde mais particulièrement pour les artistes privés de pouvoir pratiquer leur art et sans perspective à venir.
Et cette période d'inquiétude m'a beaucoup fait réfléchir au présent et à l'avenir des différentes professions artistiques.
Qu'est-ce que le confinement et la période qui allait suivre induirait pour tous les artistes ?
J'ai pensé à tous ceux qui ne pouvaient plus du tout exercer leur métier.
J'ai pensé à ceux dont l'outil est le corps et particulièrement aux danseurs mais surtout aux danseurs de l'Opéra à qui on demande une telle exigence de travail.
Ces corps à qui l'on demande une telle technicité conjuguée à la grâce.
Je me suis alors interrogée.
Comment font-ils pour continuer à travailler ? Dans quelles conditions ?
Comment l'espace d'un appartement parisien peut-il se transformer soudainement en salle d'entrainement improvisée.
Nous sommes conscients en ce moment de la fragilité du monde des Arts et de celui de la scène en particulier. Voilà pourquoi j'ai voulu faire un sujet sur les danseurs au travail chez eux pour montrer la beauté de leurs mouvements, la précision de leurs gestes, et cela dans un contexte qui est complètement à l'opposé de celui où ils évoluent habituellement.
Regarder le geste non plus dans le contexte de la scène mais dans celui de l'intime, dans celui du chez-soi.
On ne fait habituellement pas des pointes ou un porté ou tout autre mouvement dans sa cuisine, sur son balcon, le long d'un couloir, dans une chambre etc.
Comment regarde-t-on alors ce geste pour lui seul, sans fard aucun ?
J'ai voulu travailler sur ce contraste entre le geste et son environnement, une manière de raconter cette période si étrange et fragile que nous traversons.
Quand va-t-on à nouveau pouvoir revivre normalement ? Aller au théâtre, à l'Opéra, au cinéma, au musée etc.
Ce travail a été mené en collaboration avec chaque danseur, le but étant de construire une image leur correspondant.
Interior view
This series of photos was taken at the end of the first lockdown. Indeed this period was very difficult for everyone but especially for the artists deprived of the opportunity to practice their art and without any future perspective.
And this period of anxiety made me think a lot about the present and the future of the different artistic professions.
What would the confinement and the period that would follow induce for all artists?
I thought of all those who could no longer practise their profession at all.
I thought of those whose tool is the body and particularly the dancers, but especially the Opera dancers who are asked to work to such a high standard.
These bodies from whom such technicality combined with grace is demanded.
I then asked myself the following question.
How do they go about continuing to work? Under what conditions?
How can the space of a Parisian flat suddenly turn into an improvised training room?
We are aware at the moment of the fragility of the world of the Arts and the world of the stage in particular. That's why I wanted to make a subject about dancers working at home to show the beauty of their movements, the precision of their gestures, and this in a context which is completely the opposite of the one in which they usually evolve.
To look at the gesture no longer in the context of the stage but in the context of intimacy, in the context of one's home.
One does not usually make spikes or a lift or any other movement in one's kitchen, on one's balcony, along a corridor, in a room etc.
How then do we look at this gesture alone, without any make-up?
I wanted to work on this contrast between the gesture and its environment, a way of telling the story of this strange and fragile period we are going through.
When are we going to be able to live normally again? Going to the theatre, to the Opera, to the cinema, to the museum etc.
This work was carried out in collaboration with each dancer, the aim being to construct an image corresponding to them