Le mouton de Dolan qui valait de l'or
Menacé d’extinction il y a 15 ans alors qu’il n’en restait plus que 1000 spécimens, cette race de moutons est un hybride du Gissar (ou Hissar) originaire du Tadjikistan voisin. Avec une tête plus petite et plus fortement courbée que son cousin - elle a presque la courbure d’un bec d’aigle - et de très longues oreilles tombantes, rondes et recourbées au bout, il partage avec ce dernier la particularité d’avoir ce qu’on appelle une queue grasse. En fait, plus qu’une queue, il s’agit d’un amas de graisse qui pèse en moyenne 7 kg et qui, de dos, ressemble à des grosses fesses. Il partage aussi le fait que ce sont de très grands animaux avec une croissance rapide. Mais côté rusticité, ils ne jouent pas tout à fait dans la même catégorie. Autant les moutons de Gissar sont à toute épreuve pour résister au chaud, au froid, au manque d’eau et à une alimentation rare, le moutons de Dolan est beaucoup plus exigent quant à sa nourriture car il en plus de l’herbe, il a besoin de dattes et de noix pour assurer son équilibre.
C’est cette moindre rusticité qui avait failli lui coûter la vie si un groupe d’éleveurs ne s’était pas associé pour faire perdurer la race, à l’instar de Majid Abdul Reyim. Bien lui en a pris car aujourd’hui ces moutons sont devenus de véritables bêtes de luxe. Plus aucun d’entre eux n’est sacrifié pour sa viande, bien au contraire, ils sont devenus des animaux de compagnie que les collectionneurs fortunés (très très fortunés) s’arrachent à prix d’or. Le prix plancher tourne autour de 4000 dollars mais selon les critères de beauté, il peuvent atteindre 15 000, 100 000 et même 2 millions de dollars comme ça a été le cas pour l’un d’entre eux en 2011, faisant de ce mouton le plus cher de l'histoire !
Aujourd’hui, certains fermier n’hésitent à se regrouper pour acheter ensemble un bélier en guise d'investissement et facturent ensuite les droits de reproduction où le meilleur mouton peut rapporter jusqu'à 300 000 yuans (47 000 dollars) par dose de semence.
C’est ce qu’on appelle un business lucratif, et les éleveurs font tout pour préserver cette manne d’argent en limitant au maximum l’offre. Le mouton Dolan n’est donc pas près de disparaître !
Dolan's sheep worth its weight in gold
Threatened with extinction 15 years ago when there were only 1,000 specimens left, this breed of sheep is a hybrid of the Gissar (or Hissar) originally from neighbouring Tajikistan. With a head that is smaller and more strongly curved than its cousin - it has almost the curvature of an eagle's beak - and very long, drooping ears that are round and curved at the tip, it shares with the latter the particularity of having what is known as a fat tail. In fact, more than a tail, it's a mass of fat that weighs an average of 7 kg and, from the back, looks like a large buttock. It also shares the fact that they are very tall, fast-growing animals. But when it comes to hardiness, they're not quite in the same league. While Gissar's sheep are able to withstand heat, cold, lack of water and a scarce diet, Dolan's sheep are much more demanding when it comes to their food, as in addition to grass, they need dates and nuts to maintain their equilibrium.
It was this lesser hardiness that almost cost him his life if a group of breeders, like Majid Abdul Reyim, had not joined forces to ensure the breed's survival. Good for him, because today these sheep have become real luxuries. No longer are any of them sacrificed for their meat; on the contrary, they have become pets that rich (very, very rich) collectors are snapping up at a premium. The lowest price is around 4,000 dollars, but depending on the criteria of beauty, they can fetch 15,000, 100,000 and even 2 million dollars, as was the case for one of them in 2011, making it the most expensive sheep in history!
These days, some farmers don't hesitate to get together to buy a ram as an investment, and then charge breeding rights where the best sheep can fetch up to 300,000 yuan ($47,000) per dose of semen.
It's what's known as a lucrative business, and the breeders do everything they can to preserve this windfall of money by limiting supply as much as possible. So the Dolan sheep is not about to disappear!