DES FEMMES AU COEUR DE LA CRISE
L'INSTITUT DE BEAUTÉ « PARENTHÈSE BIEN-ÊTRE »
L'institut de Séverine a vu le jour en 2013, une envie de monter son affaire devenue évidente, après de multiples expériences professionnelles.
Partie de rien, elle a dû beaucoup démarcher, puis le bouche-à-oreille a fait le reste et a fidélisé sa clientèle.
Actuellement locataire, elle envisageait, dans un futur proche, d'acheter de nouveaux locaux pour son institut, ce sera pour plus tard.
Elle a pu minimiser ses pertes avec les aides de l'État et sa clientèle qui l'a soutenu lors de la mise en place du Click and Collect en achetant coffrets et autres, puis qui a répondu présente dès sa réouverture au printemps. Elle attend néanmoins avec appréhension la période des fêtes qui boucle habituellement son chiffre d'affaire. Au-delà des petits plaisirs quotidien, c'est la perte du lien social avec ses proches qui s'est avérer être le plus compliqué pour Séverine.
Cette esthéticienne redoute également les mois à venir, avec des conséquences sur les finances des Français. Ce qui pourraient avoir un impact sur sa clientèle, l'esthétique restant un plaisir et non une nécessité. Malgré l'inquiétude, elle veut toujours rester positive.
Des rendez-vous sont déjà pris en ce début du mois de décembre, et c'est avec cette clientèle que Séverine entretient un véritable lien de confiance et veut regarder vers l'avenir. Peut-être devra t-elle se réinventer, innover dans sa manière de fonctionner pour s'adapter à cette situation inédite.
LE CINÉMA « STUDIO 7 »
Studio 7 est un petit cinéma qui s'est installé sur la commune d'Auzielle voilà 35 ans. Stéphanie est employée depuis les années 2000, par l'association qui gère cet établissement subventionné par la mairie. Avec ses programmations d'Art et Essai et de film en VO dont les auteurs sont parfois présents, il s'est constitué un public d'habitués qui apprécient l'ambiance conviviale et la proximité qui contraste avec son voisin, un multiplex abonné des blocs busters. De nombreuses sorties scolaires ont également lieu tout au long de l'année.
Fort de 38 000 entrées annuelles pour son unique salle, tout était au beau fixe avant la crise avec une deuxième salle en projet.
Le printemps fut compliqué avec les fermetures imposées aux cinémas. Grâce aux aides perçues, leur déficit devrait rester limité, même si la clientèle à été deux fois moins nombreuse, notamment durant les mois d'été qui ont suivi le déconfinement.
Le retour des restrictions en ce mois de novembre met les quatre salariés en chômage partiel, la structure utilisera le prêt garanti par l'état qu'elle a contracté si la trésorerie restante venait à disparaître. Les mois à venir s'annoncent encore flous autant avec la concurrence des plates-formes de streaming qui ont le vent en poupe, qu'avec l'incertitude sur le retour en salle du public senior que la situation sanitaire risque de maintenir loin des salles pour un temps et qui constitue une bonne part du public.
Touchée par de nombreux messages de soutien, Stéphanie pourra compter sur ses habitués avec lesquels elle entretient un lien à travers sa newsletter et qui, comme elle, attendent depuis trop longtemps de retrouver l'obscurité des salles.
En chômage partiel, Stéphanie a vu son quotidien limité à son rôle de mère, sans interaction sociale. Une situation contrainte qu'elle a vécue difficilement.
Elle veut toutefois rester positive pour la suite, les yeux tournés vers 2021.
LA FLEURISTE « M'AMIE FLEUR »
Villeneuve Tolosane, petite commune péri-urbaine de l'agglomération toulousaine. C'est là que Marie-Bernadette y tient sa boutique de fleurs depuis 34 ans, une affaire familiale depuis 8 générations. En tant que mère et grand-mère la situation était déjà difficile, ne plus voir ses enfants et petits enfants à été un vrai crève coeur.
Du côté professionnel la crise l'a contrainte à travailler différemment, à activer les réseaux sociaux afin de faire savoir qu'elle était ouverte, sa clientèle étant persuadée du contraire au cours du premier confinement.
Avec la fermeture de ses fournisseurs, cette fleuriste a dû innover pour satisfaire les demandes, allant même jusqu'à cueillir les fleurs des champs pour qu'un client puisse offrir une cérémonie décente à sa mère. Parfois c'est elle qui sert de lien social lorsqu'on la sollicite pour livrer des bouquets à des personnes dont les proches ne peuvent se déplacer pour leur rendre visite.
Le confinement du début d'année a été une vraie hécatombe pour ses recettes qu'elle a vu chuter de près de 70%. Durant le mois de mars, elle s'était retrouvée avec un stock important sur les bras. Alors cette fois-ci, elle a profité de la dérogation du week-end de la Toussaint pour prendre les devants avec une annonce promotionnelle sur les réseaux sociaux. Les clients ont été au rendez-vous et elle a pu vendre son stock, vider son magasin.
Ses pertes conséquentes ont été malgré tout compensées moralement par la générosité des gens qui ont continué à venir chez elle, elle a vu solidarité et entraide.
C'est cela que Marie-Bernadette veut retenir, au-delà des drames humains que cette crise laisse ici et là, elle ira à son tour soutenir son marchand de jouets, son libraire et son boulanger. Elle veut croire qu'une conscience collective chemine en ce sens.
LE RESTAURANT « L'ORSO ITALIANO »
Sofia et Daniele, couple franco-Italien sont à la tête de l'Orso Italiano depuis deux ans. Avec beaucoup d'envie et de créativité, ils ont transformé cette guinguette sans charme en un lieu où il fait bon de se retrouver dans un décor aux airs de vacances, pour déguster les produits locaux importés du sud de l'Italie.
Avec un chiffre d'affaires en constante progression et une clientèle régulière, un projet d'agrandissement est même dans un coin de leur tête.
Comme bon nombre de restaurateurs, la crise liée à la Covid les a touchés de plein fouet. Une perte de chiffre d'affaire estimé à 100 000 €.
Ils ne se versent aucun salaire depuis plusieurs mois, le prix à payer pour sauver leur commerce.
Un service de repas à emporter a été proposé, mais Sofia et Daniele ont vu le nombre de commandes décliner au fil des mois. Avec les recettes qui diminuent et des charges qui elles sont bien présentes, rester ouvert n'est plus rentable. Ils ont finalement décidé de consacrer ce temps à l'élaboration de nouvelles idées créatives, qui pourront peut-être voir le jour.
Pour l'instant, pas question donc pour ce couple d'envisager la fermeture, au delà de leur restaurant, c'est toute la chaîne du petit producteur en passant par le vignoble qu'ils souhaitent voir perdurer.
Ils veulent croire en leur avenir, et continuer à partager leur passion avec leur clientèle.
LE FOOD TRUCK « MARION CUISINE »
Ancienne pâtissière et chef de cuisine en restauration, Marion a créé son food truck itinérant en 2018. Présente sur les festivals et mariages, cette trentenaire travaille principalement sur le parc aéronautique de la région Toulousaine.
Ses plats « fait maison » se démarquent de ses concurrents et elle voit sa clientèle se fidéliser chaque jour davantage. Une belle progression qui lui fait envisager l'embauche d'un salarié et le développement de l'activité de traiteur.
Lorsque vinrent les premières restrictions et avec un secteur aéronautique durement impacté par la crise, une grande majorité de la clientèle de Marion a été placée en télétravail et chômage partiel. À la différence des restaurateurs, le food truck a pu continuer son activité et a voulu assurer ses emplacements. Un choix qui ne s'est pas avéré payant au vu de la faible activité du secteur et qui lui a coûté temps, énergie et argent. Elle a vu son chiffre d'affaire diminuer de 60 %.
Les aides du gouvernement lui ont donné un certain répit, mais le nouveau couvre feu en vigueur n'est pas pour l'aider avec une fermeture imposée dès 20 h. Une situation compliquée qui l'a amené à trouver de nouvelles solutions. Désormais, elle assure un service le vendredi soir près de chez elle, où elle a pu toucher une nouvelle clientèle et compenser un peu ses pertes.
Une période durement vécue par cette maman qui s'est beaucoup investie dans son affaire et qui doit malgré le stress engendré par la situation, continuer à gérer le quotidien de son foyer. Avec un avenir incertain dans lequel elle a du mal à se projeter, une fermeture n'est pas exclue si la situation venait à perdurer.
LA LIBRAIRIE « LES PETITS RUISSEAUX »
Voilà 11 ans que Catherine a créé sa librairie Les Petits Ruisseaux, quartier Saint-Cyprien à Toulouse, après avoir passé deux décennies dans une société d'informatique. C'est au gré des rencontres qu'elle s'est orientée dans la BD et la littérature
jeunesse.
Déjà fatiguée par deux années difficiles avec la crise des gilets jaunes, des travaux devant sa boutique, le vol d'un associé qui lui coûta une partie de sa trésorerie voilà maintenant la crise sanitaire.
Elle nous confia quand même qu'au cours du premier confinement elle a vécu deux mois dans une bulle, qu'ils ont été des
privilégiés, en effet la chaîne du livre ayant été stoppée.
Mais les factures repoussées sont arrivées en même temps que la reprise l'obligeant à travailler durant les deux mois d'été, se privant ainsi de son mois de congé habituel. Sa gestion des stocks a aussi été modifiée pour éviter de creuser le déficit.
Puis comme beaucoup en ce mois de novembre, elle a opté pour le Click and Collect à la demande de sa clientèle, une surcharge de travail compensée par une tranquillité d'esprit dont elle avait besoin. La gestion du protocole sanitaire avec certains clients irrespectueux s'est révélée éprouvante. Les normes draconiennes annoncées pour l'ouverture de mois de décembre, la poussent à inciter ses clients à privilégier le Click and Collect même avec la boutique ouverte.
Librairie de quartier fréquentée essentiellement par des habitués, l'impact de la crise sur ses recettes a été minimisé, même si Catherine craint que la solidarité des premiers jours ne s'estompe avec le temps. Elle vit au jour le jour et n'envisage pas la fermeture, au contraire elle espère pouvoir réaliser des petits travaux une fois la tempête passée.
LE MAGASIN « OR&LYS »
Il y a huit ans, Aurélie ancienne fleuriste, a ouvert sa boutique Or et Lys, un concept store réunissant l'art déco, la mode et l'univers des enfants à Léguevin. Le succès est au rendez-vous et l'idée d'installer une décoratrice à l'étage était en projet.
Avec la crise, elle craint désormais de ne pouvoir trouver quelqu'un qui osera se lancer dans un contexte aussi incertain.
Le magasin était en travaux les deux premiers mois de l'année, puis le confinement est arrivé et elle n'a pu rouvrir qu'à partir du mois de mai.
Elle a constaté alors un véritable élan de solidarité avec l'afflux de nouveaux clients, plus proches de leurs petits commerces que dans les grands centres urbains. La mise en place d'un service de livraison lui a permis de continuer à travailler.
Aurélie s'en sort bien et n'a pas eu de répercussions sur son chiffre d'affaire, mais est consciente que tous n'ont pas eu cette chance. Elle salue également les aides reçues par le gouvernement et sa réactivité, mais ne comprend pas la décision de l'État de fermer à nouveau les commerces. Elle aurait aimé que tous, petits commerçants et grandes surfaces puissent continuer à travailler sur un pied d'égalité, l'ouverture des uns au détriment des autres dans un premier temps a été vécu comme une injustice, et la fermeture des rayons non-essentiels lui semble incohérente.
Avec des produits pour la plupart français ou européens, Aurélie continue de croire en l'avenir, en cette solidarité naissante, elle espère une prise de conscience pour que les gens se tournent vers les producteurs locaux, et participent ainsi à la relance de notre économie.
L'ÉCOLE ET SALLE DE DANSE « LE SING SING »
Harold, professeur de danse depuis 1992 à ouvert son établissement Le Sing Sing il y a six ans avec son épouse Alexandra dont ils sont propriétaires. L'essentiel de leur activité se repartit entre les cours de danse en semaine et la privatisation de la salle pour des soirées étudiantes, concerts, conférences ou autres séminaires d'entreprises à partir du jeudi.
L'établissement qui possède la licence de discothèque allait perfectionner l'acoustique de la salle, l'étude et la budgétisation étaient déjà bouclées. Outre l'arrêt de ce projet, les répercussions de la crise sont multiples, autant morales que financières.
Les cours à domicile ne sont pas assez rentables et ceux mis en place sur internet ne leur correspondaient pas, la convivialité et l'interaction avec les élèves chères à leurs yeux étant absentes.
L'aide de 1500€ paraît dérisoire à côté de leurs charges mensuelles très élevées et ce n'est pas aux côtés des banques ou assurances qu'ils ont pu trouver une aide. La crise a coûté à ce couple pour l'instant près de 300 000 €, l'absence de perspectives l'empêche pour l'instant de se projeter.
Avec des retards de paiement sur le loyer de leur domicile dont ils sont locataires, l'augmentation des aides du mois d'octobre a été accueillie avec soulagement.
Alexandra et Harold veulent être prévoyants et disent s'être préparé à toutes les éventualités pour la suite, ils n'hésiteront pas à fermer s'ils n'ont plus le choix. Ce sera dur de vendre, de refaire un saut 30 ans en arrière, mais une chose est sûre, ils continueront à vivre de leur passion.
L'ÉCOLE DE YOGA « PARENTHÈSE YOGA »
Voilà 5 ans que Patricia a créé cet espace dédié au yoga, à Beauzelle. Un véritable lieu de tranquillité au plus près de ses élèves où elle donne également des consultations de sophrologie.
Lors des deux confinements, des cours collectifs ont pu être mis en oeuvre via l'application zoom, en ajustant son offre, pour un cours acheté, deux cours offerts. Garder le contact avec ses élèves s'est révélé nécessaire pour Patricia, qui a souhaité qu'ils puissent mettre à profit ce temps afin de s'occuper d'eux dans un objectif de mieux être.
Cependant une partie des élèves n'ont pas souhaité adhérer aux cours en ligne, des abonnements déjà encaissés dont les cours vont être différés lors de la réouverture. Un différé qui n'a pas permis à la structure de Patricia de bénéficier des aides de l'État pour ces périodes, malgré un déficit de l'ordre de 40%.
Dans l'attente d'une éventuelle réouverture pour le 20 janvier, elle craint le maintien de mesures trop sévères. Si la jauge de 8m² par élève est maintenue, elle ne pourra tout simplement pas assurer ses cours, l'organisation en deviendrait trop compliquée, la contraignant à choisir certains élèves au détriment des autres, choix auquel elle ne veut pas être confrontée.
L'OPTICIEN CRÉATEUR « L?OPTICIEN »
Cette opticienne a jeté son dévolu sur ce lieu en plein centre de Toulouse et y a créé sa boutique de créateur voilà 9 ans. Le quartier est dynamique, elle s'y plaît et les affaires marchent bien.
Elle envisageait de se rapprocher des entreprises pour développer un nouveau secteur, l'opticien à domicile, dans les locaux des professionnels. Mais il est évident qu'avec la montée du télétravail ce projet tombe à l?eau.
Le fait d'être un commerce essentiel a été vécu comme un handicap pour Maud sur le plan des aides, elle ne sait pas encore si son employé mis au chômage partiel sera considéré comme ci.
Les clients se sont fait aussi plus rares, la fréquentation du centre-ville a chuté, l'ambiance bon enfant qui y régnait à disparu peu à peu avec les manifestations et l'épidémie.
Une fois la crise passée, elle espère que les toulousains vont se réapproprier cet hypercentre, celui où il fait bon d'arpenter les rues en flânant en famille devant les boutiques, celui du monde d'avant.
LES BIJOUTIERS CRÉATEURS « NV JOAILLIERS »
Lorsque Georges Véréda est parti à la retraite, il a cédé ses parts à Julie, sa fille. Elle dirige désormais NV Joailliers au côté de Julien, l'ancien associé de son père. Ayant le label Or équitable Fairmined, ils travaillent en collaboration avec une mine artisanale et vendent leurs créations écoresponsables.
Période compliquée, liée à la spécificité de leur activité qui requiert un contact direct avec le client pour échanger mais aussi vérifier l'authenticité des pierres que celui-ci amène pour réaliser un bijou. Ils ont néanmoins continué à travailler et livrer d'anciennes commandes.
À l'initiative de l'évènement Green Weeding réunissant des prestataires écoresponsables autour du mariage, et qui a pour objectif de mettre en avant des créateurs, ils ont vu leurs projets annulés avec la crise. Beaucoup de travail et d'efforts gâchés, mais surtout une incompréhension vis-à-vis des grandes surfaces qui étaient ouvertes pour un nombre équivalent de visiteurs.
Cette commerçante n'a pas jugé le prêt garanti par l'État assez avantageux pour y souscrire malgré un chiffre d'affaire amputé de moitié. Les aides reçues ne sont pas à la hauteur de ses attentes mais l'aideront néanmoins à faire face aux charges et frais divers qu'ils ont engagé.
Julie et Julien veulent penser au futur de leur boutique, pourquoi pas en se réinventant, vendre leurs bijoux via un site marchand qu'elle créera. Mais ils espèrent surtout voir continuer leur coeur de métier, celui qu'ils affectionnent le plus.
LE CENTRE DE BEAUTÉ « BODY SPA »
Lorsqu'elle reprend ce spa en janvier 2019, Françoise s'entoure d'une équipe de trois esthéticiennes, et acquière plusieurs appareils de haute technologie. Elle part à la conquête de nouveaux clients et enregistre une belle progression en cette première année.
Ses investissements ne sont pas encore amortis lorsque vint la crise.
Les trois mois de fermeture au printemps ont été un véritable coup dur, malgré la mise en chômage partiel de ses employés. Ses finances tombent dans le rouge, l'aide de l'État est insignifiante par rapport à ses nombreuses dépenses et c'est avec son pécule personnel que cette gérante doit renflouer sa trésorerie.
Une alternative de vente en ligne sur des bons cadeaux a bien été tentée, mais l?incertitude sur la réouverture n'incite pas les clients à acheter. Et sa localisation dans la galerie marchande n'est pas pour l'aider, l'idée est stoppée.
Prête à repenser son concept si la situation venait à perdurer, cette optimiste de nature se refuse à tomber dans le défaitisme. Son affaire est jeune, tout est à développer, tout ne fait que commencer.
LE SALON DE COIFFURE « L?ATELIER DE MADO »
Marie-Madeleine, surnommée Mado a racheté le salon de coiffure où elle était employée il y maintenant 9 ans. La situation sanitaire et la crise qui l'accompagne ont mis un frein à l'embauche d'un salarié, et elle devra se contenter d'un apprenti. Trois mois de formation intensive sont nécessaires, et ce dernier ne sera pas prêt pour les fêtes de Noël.
Cette coiffeuse est restée optimiste et a multiplié les journées de douze heures sans un jour de repos pour maintenir les comptes de son commerce à l'équilibre, et a dû casser son PEL pour subvenir à ses besoins. Beaucoup de temps perdu également avec la complexité des services administratifs pour percevoir les aides de l'État, qui, bien que bienvenues s'avèrent insuffisantes pour payer les frais auxquels elle doit faire face.
Les grandes surfaces autorisées à vendre des kits de colorations professionnelles, ont incité Mado à ne pas faire de vente à emporter, cette concurrence déloyale aurait limité le besoin des clients. De plus, elle se serait retrouvée avec un stock important et une fin de mois difficile sans cet argent investi.
Certains clients ont été plus que solidaires en souhaitant lui payer une prestation supplémentaire, celles qu'ils n'avaient pas eu au premier confinement.
Ses nombreuses heures de travail, les aides perçues et la fidélité de sa clientèle lui permettent de ne pas être en perte aujourd'hui, mais elle est consciente que tous n'ont pas eu cette chance et redoute de nombreuses fermetures dans les mois à venir.
LE CABARET « LE KALINKA »
Élodie et Yohan, faisaient parti d'une troupe itinérante avant de réaliser un vieux rêve, avoir une totale liberté avec la création d'un Cabaret. Lui est gérant, elle, bénéficie du statut d'intermittent du spectacle, ils travaillent avec la même troupe tout au long de l'année et parfois ouvrent à d'autres artistes leur scène.
Une autonomie dont ils ont su tirer une force pour affronter la crise. Flexibilité des horaires pendant le couvre-feu, développement de soirées en extérieur dans un second lieu, ils ont su se réadapter malgré les contraintes sanitaires.
Leur trésorerie a néanmoins souffert d'un déficit de 80%, avec la faible affluence des mois d'été qui ont suivi la fermeture du printemps, des comités d'entreprises aux abonnés absents et des familles moins nombreuses.
Le Kalinka pourra proposer de nouveau des spectacles à compter du 15 décembre. Ils espèrent de bonnes fêtes de fin d'année, c'est là qu'ils réalisent une grosse partie de leur objectif annuel.
Ils se veulent confiants quant à l'avenir, ils pourront adapter leur structure si besoin, donner des cours ou développer des programmations en extérieur. Nul doute que leur public, en mal de divertissements des mois durant, devrait répondre présent.
WOMEN AT THE HEART OF THE CRISIS
In the midst of an unprecedented economic crisis, I wanted to go and meet these women traders and entrepreneurs who are being battered by unprecedented management decisions. They tell me in a few words their stories, their struggles in the face of this crisis and their visions of a chaotic era.
THE BEAUTY SALON "WELLNESS PARENTHESIS".
The Séverine Institute was created in 2013, a desire to set up his own business became obvious after many years of professional experience.
Starting from scratch, she had to do a lot of canvassing, then word-of-mouth did the rest and built customer loyalty.
Currently a tenant, she was planning, in the near future, to buy new premises for her institute.
She was able to minimise her losses with the help of State aid and her clientele, who supported her when she set up Click and Collect by buying boxes and other items, and who responded as soon as it reopened in the spring. Nevertheless, it is anxiously awaiting the festive season, which usually closes its turnover. Beyond the small daily pleasures, it is the loss of the social link with her family and friends that has proved to be the most complicated for Séverine.
This beautician also dreads the coming months, with consequences on the finances of the French. This could have an impact on her clientele, as aesthetics remains a pleasure and not a necessity. Despite her worries, she always wants to remain positive.
Appointments have already been made at the beginning of December, and it is with this clientele that Séverine maintains a real bond of confidence and wants to look to the future. Perhaps she will have to reinvent herself, to innovate in her way of working to adapt to this new situation.
THE "STUDIO 7" CINEMA
Studio 7 is a small cinema which has been established in the commune of Auzielle 35 years ago. Stéphanie has been employed since the 2000s by the association which manages this establishment subsidised by the town hall. With its Art et Essai and VO film programmes, whose authors are sometimes present, it has built up an audience of regulars who appreciate the friendly atmosphere and the proximity which contrasts with its neighbour, a multiplex subscriber of the busters blocks. Numerous school outings also take place throughout the year.
With 38,000 admissions a year for its only hall, everything was in good shape before the crisis with a second hall in the pipeline.
The spring was complicated by the closures imposed on cinemas. Thanks to the aid received, their deficit should remain limited, even if the clientele was half as numerous, especially during the summer months following the deconfinement.
The return of restrictions in November has put the four employees on short-time working, and the structure will use the state-guaranteed loan it has taken out if the remaining cash flow disappears. The coming months are still uncertain, both with competition from streaming platforms that are on the rise, and with the uncertainty about the return to the theatres of the senior public, which the health situation risks keeping away from the theatres for a while and which constitutes a large part of the public.
Touched by numerous messages of support, Stéphanie will be able to count on her regulars with whom she maintains a link through her newsletter and who, like her, have been waiting too long to return to the darkness of the theatres.
On short-time work, Stéphanie has seen her daily life limited to her role as a mother, with no social interaction. A constrained situation that she has experienced with difficulty.
However, she wants to remain positive for the future, with her eyes turned towards 2021.
THE FLORIST " M'AMIE FLEUR "
Villeneuve Tolosane, a small peri-urban commune in the Toulouse conurbation. It is here that Marie-Bernadette has run her flower shop for 34 years, a family business for 8 generations. As a mother and grandmother the situation was already difficult, not seeing her children and grandchildren was a real heartbreaker.
On the professional side the crisis forced her to work differently, to activate social networks in order to let people know that she was open, her customers being convinced of the opposite during the first confinement.
With the closure of its suppliers, this florist had to innovate to meet demands, even going so far as to pick flowers from the fields so that a customer could offer a decent ceremony to his mother. Sometimes it is she who serves as a social link when she is asked to deliver bouquets to people whose relatives cannot travel to visit them.
The confinement at the beginning of the year was a real bloodbath for her recipes, which she saw fall by almost 70%. During the month of March, she found herself with a large stock on her hands. So this time, she took advantage of the exemption of the All Saints' Day weekend to take the lead with a promotional ad on social networks. Customers were there and she was able to sell her stock and empty her shop.
Her consequent losses were nevertheless morally compensated by the generosity of the people who continued to come to her home, she saw solidarity and mutual aid.
This is what Marie-Bernadette wants to remember, beyond the human dramas that this crisis leaves here and there, she will in turn support her toy shop, her bookseller and her baker. She wants to believe that a collective consciousness is moving in this direction.
L'ORSO ITALIANO" RESTAURANT
Sofia and Daniele, a Franco-Italian couple have been at the head of the Orso Italiano for two years. With a lot of enthusiasm and creativity, they have transformed this charmless guinguette into a place where it is good to meet in a holiday-like setting to taste local products imported from southern Italy.
With a constantly growing turnover and a regular clientele, an expansion project is even in the corner of their minds.
Like many restaurateurs, the Covid crisis has hit them hard. A loss of turnover estimated at €100,000.
They haven't paid themselves a salary for several months, the price they had to pay to save their business.
A take-away meal service was offered, but Sofia and Daniele have seen the number of orders decline over the months. With revenues declining and charges that are very present, staying open is no longer profitable. They have finally decided to devote this time to developing new creative ideas, which may well come to fruition.
For the moment, there is no question for this couple to consider closing down, beyond their restaurant, it is the whole chain from the small producer to the vineyard that they would like to see continue.
They want to believe in their future, and continue to share their passion with their customers.
THE FOOD TRUCK "MARION CUISINE
A former pastry chef and restaurant chef, Marion created her travelling food truck in 2018. Present at festivals and weddings, this thirty year old works mainly on the Toulouse region's aeronautical park.
Her "home-made" dishes stand out from her competitors and she sees her customers becoming more and more loyal every day. A great progression which makes her consider hiring an employee and developing her catering activity.
When the first restrictions came and with the aeronautics sector hard hit by the crisis, a large majority of Marion's customers were placed in teleworking and short-time working. Unlike restaurant owners, the food truck was able to continue its activity and wanted to secure its sites. A choice that did not pay off given the low level of activity in the sector and which cost it time, energy and money. It saw its turnover decrease by 60%.
Government aid has given it some respite, but the new curfew in force is not to help it with a closure imposed from 8 pm. A complicated situation that has led her to find new solutions. She now provides a Friday night service near her home, where she has been able to reach a new clientele and make up for some of her losses.
This is a hard time for this mother who has invested a lot in her business and who, despite the stress caused by the situation, must continue to manage the daily life of her home. With an uncertain future into which she finds it difficult to project herself, a closure cannot be ruled out if the situation persists.
THE "LES PETITS RUISSEAUX" BOOKSTORE
It has been 11 years since Catherine set up her bookshop Les Petits Ruisseaux, in the Saint-Cyprien district of Toulouse, after spending two decades in a computer company. It is through her encounters that she turned to comic books and literature.
youth.
Already tired after two difficult years with the crisis of the yellow jackets, work in front of her shop, the theft of an associate which cost her part of her cash, now here is the health crisis.
She confided to us all the same that during the first confinement she lived for two months in a bubble, that they had been
privileged, as the book chain has been stopped.
But the delayed invoices arrived at the same time as the resumption, forcing him to work during the two summer months, thus depriving him of his usual month off. His stock management was also changed to avoid increasing the deficit.
Then, like many in November, she opted for Click and Collect at the request of her customers, an extra workload compensated by the peace of mind she needed. The management of the sanitary protocol with some disrespectful clients proved to be trying. The draconian standards announced for the opening in December led her to encourage her customers to favour Click and Collect even with the shop open.
A neighbourhood bookshop frequented mainly by regulars, the impact of the crisis on its revenues has been minimised, even if Catherine fears that the solidarity of the first few days may fade with time. She lives from day to day and does not envisage closing down, on the contrary, she hopes to be able to carry out small works once the storm has passed.
THE "OR&LYS" SHOP
Eight years ago, Aurélie, a former florist, opened her boutique Or et Lys, a concept store bringing together art deco, fashion and the world of children in Léguevin. It was a great success and the idea of installing a decorator upstairs was in the works.
With the crisis, she now fears that she will not be able to find someone who will dare to venture into such an uncertain context.
The shop was under construction for the first two months of the year, then confinement arrived and she was only able to reopen in May.
She then noticed a real surge of solidarity with the influx of new customers, closer to their small shops than in the large urban centres. The setting up of a delivery service enabled her to continue working.
Aurélie is doing well and has had no impact on her turnover, but is aware that not everyone has been so lucky. She also welcomes the aid received by the government and its responsiveness, but does not understand the government's decision to close the shops again. She would have liked everyone, small shopkeepers and supermarkets alike, to be able to continue working on an equal footing, the opening of some to the detriment of others at first was experienced as an injustice, and the closing of non-essential departments seems inconsistent to her.
With products that are mostly French or European, Aurélie continues to believe in the future, in this nascent solidarity, she hopes for an awareness so that people will turn to local producers, and thus participate in the revival of our economy.
THE "LE SING SING" SCHOOL AND DANCE HALL
Harold, a dance teacher since 1992, opened his establishment Le Sing Sing six years ago with his wife Alexandra, whom they own. The main part of their activity is divided between dance classes during the week and the privatization of the hall for student evenings, concerts, conferences or other company seminars starting on Thursdays.
The establishment, which has a discotheque licence, was going to improve the acoustics of the hall, the study and budgeting were already completed. Apart from the termination of this project, the repercussions of the crisis are multiple, both moral and financial.
Home lessons are not profitable enough and those set up on the internet did not correspond to them, as the conviviality and interaction with the pupils dear to them were absent.
The 1500€ help seems derisory compared to their very high monthly charges and it is not alongside the banks or insurance companies that they have been able to find help. The crisis has cost this couple nearly 300 000 € for the moment, the lack of prospects prevents them from planning ahead.
With late payments on the rent of their rented home, the increase in aid for the month of October was greeted with relief.
Alexandra and Harold want to be far-sighted and say they have prepared for all eventualities in the future, they will not hesitate to close if they have no choice. It will be hard to sell, to jump back 30 years, but one thing is certain, they will continue to live off their passion.
THE YOGA SCHOOL "YOGA PARENTHESIS".
It has been 5 years since Patricia created this space dedicated to yoga in Beauzelle. A true place of tranquillity close to her students where she also gives sophrology consultations.
During the two confinements, group classes could be implemented via the zoom application, by adjusting her offer, for one class bought, two classes offered. Keeping in touch with her students proved to be necessary for Patricia, who wanted them to be able to use this time to take care of them with a view to improving their well-being.
However, some of the students did not wish to join the online courses, as they had already paid for their subscriptions and their classes will be postponed when the course reopens. This postponement did not allow Patricia's structure to benefit from State aid for these periods, despite a deficit of around 40%.
Pending a possible reopening on 20 January, she fears that the measures will be too severe. If the 8m² per pupil tonnage is maintained, she will simply not be able to provide her lessons, as the organisation would become too complicated, forcing her to choose some pupils to the detriment of others, a choice she does not want to be confronted with.
THE CREATIVE OPTICIAN " THE OPTICIAN
This optician set her heart on this place in the centre of Toulouse and created her designer boutique here 9 years ago. The district is dynamic, she likes it and business is going well.
She was planning to get closer to businesses to develop a new sector, the home optician, in the premises of professionals. But it is obvious that with the rise of teleworking this project is falling through.
The fact of being an essential business has been experienced as a handicap for Maud in terms of aid, she does not yet know whether her employee who has been placed on short-time working will be considered as this.
Customers have also become rarer, traffic in the town centre has fallen, and the good-natured atmosphere that reigned there has gradually disappeared with the demonstrations and the epidemic.
Once the crisis is over, she hopes that the inhabitants of Toulouse will reappropriate this hypercentre, the one where it is good to walk the streets with the family in front of the shops, the one of the world before.
THE " NV JOAILLIERS " DESIGNER JEWELLERS
When Georges Véréda retired, he sold his shares to Julie, his daughter. She now runs NV Joailliers alongside Julien, her father's former partner. With the Fairmined fair trade gold label, they work in collaboration with an artisanal mine and sell their eco-responsible creations.
A complicated period, linked to the specificity of their activity which requires direct contact with the client to exchange but also to check the authenticity of the stones that the client brings to make a jewel. They nevertheless continued to work and deliver old orders.
At the initiative of the Green Weeding event, which brings together eco-responsible service providers around weddings, and which aims to showcase designers, they have seen their projects cancelled due to the crisis. A lot of work and effort was wasted, but above all a lack of understanding with regard to the large supermarkets that were open for an equivalent number of visitors.
This shopkeeper did not consider the loan guaranteed by the State advantageous enough to subscribe to it despite a turnover cut by half. The aid received did not live up to her expectations, but will nevertheless help her to face the charges and miscellaneous expenses they incurred.
Julie and Julien want to think about the future of their shop, why not by reinventing themselves, selling their jewellery via a commercial site that she will create. But above all, they hope to see their core business, the one they love the most, continue.
THE "BODY SPA" BEAUTY CENTRE
When she took over the spa in January 2019, Françoise surrounded herself with a team of three beauticians and acquired several high-tech appliances. She sets out to conquer new customers and records a good progression in this first year.
Her investments had not yet been amortised when the crisis hit.
The three months of closure in the spring were a real blow, despite the partial layoff of its employees. Her finances are falling into the red, state aid is insignificant compared to her numerous expenses and it is with her personal savings that this manager has to bail out her cash flow.
An alternative of selling online on gift vouchers has been tried, but the uncertainty about the reopening does not encourage customers to buy. And her location in the shopping mall is not helping her, the idea is stopped.
Ready to rethink her concept if the situation were to continue, this naturally optimistic person refuses to fall into defeatism. Her business is young, everything has to be developed, it's only just beginning.
THE HAIRDRESSING SALON "L'ATELIER DE MADO" (THE MADO WORKSHOP)
Marie-Madeleine, nicknamed Mado, bought the hairdressing salon where she was employed 9 years ago. The health situation and the accompanying crisis have put a brake on hiring an employee, and she will have to make do with an apprentice. Three months of intensive training are required, and the latter will not be ready for the Christmas holidays.
This hairdresser has remained optimistic and has multiplied the twelve-hour days without a day off to keep her business accounts balanced, and has had to break her PEL to support herself. A lot of time was also wasted with the complexity of the administrative services to collect State aid, which, although welcome, proves insufficient to pay the costs she has to face.
The large supermarkets authorised to sell professional colouring kits have encouraged Mado not to do take-away sales, as this unfair competition would have limited the need for customers. Moreover, she would have ended up with a large stock and a difficult end of the month without the money invested.
Some customers were more than supportive by wanting to pay her an additional service, which they had not had at the first confinement.
Her many hours of work, the assistance she receives and the loyalty of her customers have enabled her to avoid being at a loss today, but she is aware that not everyone has been so lucky and fears many closures in the months to come.
THE CABARET "LE KALINKA" (THE KALINKA)
Élodie and Yohan, were part of a travelling troupe before realising an old dream, to have total freedom with the creation of a Cabaret. He is the manager, she benefits from the status of intermittent of the show, they work with the same troupe throughout the year and sometimes open their stage to other artists.
An autonomy from which they have been able to draw strength to face the crisis. Flexible hours during curfew, development of outdoor evenings in a second location, they have been able to readapt despite the health constraints.
Their cash flow nevertheless suffered from an 80% deficit, with the low attendance during the summer months following the closure of the spring, from works councils with absent subscribers and smaller families.
The Kalinka will be able to offer performances again from 15 December. They are hoping for a good festive season, which is when they achieve a large part of their annual objective.
They want to be confident about the future, they will be able to adapt their structure if necessary, give courses or develop outdoor programmes. There is no doubt that their audience, in search of entertainment for months on end, should be there.