Pour accéder à la série en entier, vous devez vous logger ou demander un compte Hans Lucas en cliquant ici.
Tchad, des héros anonymes
« Mon lien avec le Tchad remonte à l?enfance. Au début des années 1960, avec mon père militaire, nous avons atterri à Faya-Largeau, chef-lieu du nord du Tchad. Je me souviens d?une vie où le temps n?avait pas de prise sur nous, où je vivais pleinement cette liberté avec le bonheur de l?innocence. En 1978, jeune parachutiste de 22 ans, je retourne dans ce pays pour évacuer les ressortissants européens, tandis que différentes factions tchadiennes s?affrontent violemment. Deux ans plus tard, avec mon unité, nous campons pendant quatre mois dans l?est, à Abéché, puis près du Lac Tchad. Je m?adonne alors avec mon appareil photo à un plaisir de curiosité et de contemplation. Ce sont mes premières images du Tchad. D?autres séjours s?enchaînent jusqu?à la fin des années 1990. Je m?y rends en tant que reporter photographe pour Médecins du Monde (1983) et pour l?agence Sipa. Si je continue à couvrir les zones de combats (l?attaque libyenne de N?Djamena en 1986, la déroute des blindés de Kadhafi à Ouadi Doum en 1987), je sillonne les zones désertiques de ce pays, à la recherche de poésie, m?attachant aux scènes de vie spartiates (marchés, hôpitaux, écoles,...) et aux multiples visages croisés, photographiant libre de toute contrainte. J?explore surtout à loisir les endroits négligés dorénavant par l?actualité. Si mes voyages m?ont toujours mené au-dessus de la capitale, j?ai souhaité regrouper ces images d?archives pour rendre hommage à ces femmes et à ces hommes, fiers et dignes, à ce peuple oublié. » José Nicolas
Chad of anonymous heroes
?My connection with Chad goes back to childhood. At the beginning of the 1960s, with my military father, we landed in Faya-Largeau, the capital of northern Chad. I remember a life where time had no influence on us, where I fully lived this freedom with the happiness of innocence. In 1978, as a young 22-year-old paratrooper, I returned to this country to evacuate European nationals, while different Chadian factions clashed violently. Two years later, with my unit, we camped for four months in the east, at Abéché, then near Lake Chad. I then indulge with my camera in a pleasure of curiosity and contemplation. These are my first images of Chad. Other stays followed until the end of the 1990s. I went there as a photographer reporter for Médecins du Monde (1983) and for the Sipa agency. If I continue to cover the combat zones (the Libyan attack on N'Djamena in 1986, the rout of Gaddafi's armored vehicles at Ouadi Doum in 1987), I travel through the desert areas of this country, in search of poetry, m 'endearing to the spartan scenes of life (markets, hospitals, schools, etc.) and the multiple faces encountered, photographing free of any constraints. Above all, I explore at leisure the places now neglected by the news. If my travels have always taken me above the capital, I wanted to bring together these archive images to pay tribute to these proud and dignified women and men, to this forgotten people. » José Nicolas