Au bout de la langue
Cette semaine au Cap Ferret était prévue de longue date. Mais je ne me doutais pas que, lorsque je m?y rendrai, je serai à un moment clé de ma vie.
J?ai traversé une série de villages, avant d?arriver au bout de cette langue de terre, presque comme au bout du monde.
J?ai loué un vélo et j?ai pédalé jusqu?à ce que je ne puisse plus rouler dans le sable. Face à l?océan, dans le bruit assourdissant des vagues et du vent, j?ai ressenti la puissance et la force de cet océan indomptable. J?étais venu pour comprendre que je devais arrêter de lutter contre une situation que je ne maitrisais plus.
J?ai alors passé sept jours à fouiller les moindres recoins de cette presqu?ile comme pour essayer de sauver ce qui n?existait déjà plus ?
De cette quête désespérée est née une série d?images pleines de mélancolie, d?un motard qui roule à pleine vitesse jusqu?à ce calvaire oublié dans la pinède.
L?endroit est au bout, lui aussi, là où plus aucun pas supplémentaire n?est possible.
J?ai fait demi-tour, et mon regard n?était plus le même.
Photographies de Denis Dalmasso / Hans Lucas.
Cap Ferret - Hors Saison
This week in Cap Ferret had been planned for a long time. But I had no idea that, when I went there, I would be at a key moment in my life.
I passed through a series of villages before arriving at the end of this spit of land, almost as if at the end of the world.
I rented a bike and pedaled until I could no longer ride in the sand. Facing the ocean, in the deafening noise of the waves and the wind, I felt the power and strength of this indomitable ocean. I had come to understand that I had to stop fighting a situation that I no longer controlled.
I then spent seven days searching the smallest corners of this peninsula as if trying to save what was already gone...
From this desperate search came a series of images full of melancholy, from a motorcyclist driving at full speed to this forgotten calvary in the pine forest.
The place is at the end, too, where no further steps are possible.
I turned back, and my gaze was no longer the same.
Photographs by Denis Dalmasso / Hans Lucas.