SLOW PARADISE
Le Paradis existe. L'Amérique l'a inventé. Bien avant Wisteria Lane cher aux femmes désespérées et bien après une célèbre boisson pétillante, un promoteur a traversé l'Atlantique pour venir en France remplacer des étendues de forêts et de champs par une ville modèle faite de maisons spacieuses et de pelouses sans barrières.
Près d'un demi-siècle plus tard, les cèdres et les pins d'Autriche culminent à plus de 25 mètres, des haies foisonnantes dessinent un indéchiffrable labyrinthe au point qu'il est aisé de s'y perdre.
Mais faut-il se fier à cette vision idyllique ? Cet Eden qui
émerveille le visiteur à quelques lieux à peine de Paris et que les
maisons de production s'arrachent pour tourner films et séries ne
cache-t-il pas un monde en marge de la réalité, une bulle angoissante dans laquelle le temps semble arrêté ? En y regardant de plus près, on ne peut s'empêcher de penser au Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley et à son univers aseptisé et inquiétant.
Le projet photographique évoque à chaque instant ce Slow Paradise » ce «Paradis suspendu» à travers des paysages et des portraits saisis au naturel, figés dans la fraîcheur, l'absence ou la mélancolie.
©Images Sensibles
Texte ©Cyril Skinazy
SLOW PARADISE, THE SUSPENDED EDEN
The Paradise exists. America invented it. Long before Wisteria Lane dear to the Desperate Housewives and long after a famous sparkling drink, a promoter crossed the Atlantic Ocean to come in France to replace areas of forests and fields by a model city made by houses and lawns without barriers.
Near half a centurylater, cedars and pines of Austria peak in more than 80 feet, abundant hedges draw an indecipherable labyrinth to the point it?s easy to get lost there.
But is this idyllic vision reliable ? This Eden, which amazes the visitor only a few miles from Paris and which production companies leap onto to shoot commercial and series, does not hide a world on the margelines of reality, a scary bubble in which time seems settled ?
By looking more closely, we cannot refrain from thinking of Aldous Huxley?s Brave New World and its sanitized and disturbing universe.
This photographic project evokes all the times this «Slow Paradise», this supended Eden trough landscapes and natural portraits seized in freshness, absence or melancholy.
???????©Images Sensibles
Text ©Cyril Skinazy