Portraits du journaliste Toufik de Planoise
- Portraits réalisés à Planoise, son quartier de résidence -
Il est journaliste dans la région de Besançon et le 13 juillet 2023 le tribunal de Besançon l'a condamné à payer un euro pour « intrusion sur une enceinte ferroviaire » lors d'une manifestation et « refus de se soumettre à des prélèvements biologiques et relevés signalétiques » lors d'une garde à vue.
Cette condamnation est donc liée à une manifestation ayant eu lieu le 20 avril 2023, en plein mouvement social contre la réforme des retraites, et pour laquelle Toufik avait été envoyé sur le terrain par la rédaction du média indépendant local RadioBip/Média25 pour couvrir l'événement.
Lors de celle-ci un groupe de manifestants avait fait immersion sur les voies de la gare Viotte et la circulation des trains avait été perturbée.
6 jours après cette manifestation, le 26 Avril 2023, Toufik de Planoise et Frédéric Vuillaume, représentant local FO et présent lors de la manifestation, étaient convoqués au commissariat. Tous deux furent placés en garde à vue une bonne partie de la journée.
Il est ainsi reproché à ce journaliste d'avoir fait « intrusion sur une enceinte ferroviaire ».
Lors de l'audience, le 30 juin 2023, le président de la Cour demande à Toufik ce qu'il faisait sur les voies. Toufik lui répond "Je faisais mon travail de journaliste", "j'ai suivi et couvert cet événement".
Sa présence en tant que journaliste est alors remise en question au point que le procureur, Etienne Manteaux, déclare. "Il n'a pas le statut de journaliste français ».
Alors qu'il possède la carte internationale de presse (CIP) de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), qu'il pige pour plusieurs médias, qu'il est affilié au SNJ CGT, qu'il était commandité par la rédaction de RadioBip/Média25, que l'on sait que beaucoup de journalistes n'ont pas la carte de presse de la CCIJP et qu'elle n'est pas obligatoire pour exercer la profession, il fût le seul reporter/journaliste à être convoqué puis condamné pour ces faits alors que d'autres étaient présents.
Dans
un premier communiqué le SNJ CGT dénonce fermement le traitement qui lui est réservé et une atteinte à la liberté de la presse.
Puis dans
un second communiqué unitaire SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO dénonçant les violences exercées par la police envers les journalistes, il est fait mention de cette condamnation.
Le Procureur a fait appel, Toufik également et une QPC va être déposée.
Condamné aussi à payer un euro, Frédéric Vuillaume va lui aussi faire appel.
Dans
une autre affaire assez similaire, alors que Toufik de Planoise couvrait une intrusion de militants lors d'une conférence donnée par "Alliance Vita" à Besançon le 30 janvier 2023, il est accusé "d'entrave concertée par contrainte ou voie de fait à la liberté de réunion". Une plainte avait été déposée contre X par l'association. L'audience aura lieu en début d'année 2024.
Dans ces deux affaires, sa simple présence dérange et plus largement c'est son travail journalistique et de documentation qui est attaqué.
Portraits of the journalist Toufik de Planoise
- Portraits taken in Planoise, his home district -
He works as a journalist in the Besançon area and on 13 July 2023 the Besançon Court sentenced him to pay one euro for "trespassing on a railway enclosure" during a demonstration and "refusing to submit to biological and identification samples" while in police custody.
This sentence is therefore linked to a demonstration that took place on 20 April 2023, in the midst of a social movement against pension reform, and for which Toufik had been sent into the field by the local independent media RadioBip/Média25 to document the event.
During the demonstration, a group of demonstrators immersed themselves in the Viotte railway station tracks and disrupted train traffic.
6 days after the demonstration, on 26 April 2023, Toufik from Planoise and Frédéric Vuillaume, a local FO representative present at the demonstration, were summoned to the police station. Both were held in police custody for most of the day.
The journalist was accused of "trespassing on railway premises".
At the hearing on 30 June 2023, the president of the court asked Toufik what he was doing on the tracks. Toufik replied "I was doing my job as a journalist", "I followed and covered this event".
Toufik's presence as a journalist was then called into question, to the point where the prosecutor, Etienne Manteaux, declared. "He does not have the status of a French journalist".
Although he has the IFJ international press card (IPC), works for several media, is affiliated to the SNJ CGT, was commissioned by the editorial staff of RadioBip/Média25, and it is well known that many journalists do not have a CCIJP press card and that it is not compulsory to practise the profession, he was the only reporter/journalist to be summoned and then convicted for these acts, while others were present.
In a first press release, the SNJ CGT strongly condemned the way in which he was treated and the attack on press freedom.
A second joint SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes and SGJ-FO press release denouncing police violence against journalists mentioned the conviction.
The Public Prosecutor has appealed, as has Toufik, and a QPC will be lodged.
Frédéric Vuillaume, who was also ordered to pay one euro, is also appealing.
In another rather similar case, Toufik de Planoise was covering an intrusion by activists at a conference given by "Alliance Vita" in Besançon on 30 January 2023, and was charged with "concerted obstruction of freedom of assembly by coercion or assault". The association had lodged a complaint against X. The hearing will take place in early 2024.
In both these cases, his mere presence is disturbing and, more broadly, it is his journalistic and documentation work that is under attack.