Arménie, la difficile reconstruction
Deux mois après sa défaite face à l'Azerbaidjan, l'Arménie, endeuillée, compte encore ses pertes. Au sein de la population, le sentiment de trahison né suite à la signature du cessez le feu par Nikol Pashinyan laisse progressivement place à celui de l'incertitude. Si les élites politiques et spirituelles ont perdu leur crédibilité, le pays doit pourtant faire face à une crise économique due à l'épidémie de Covid19 et au coût de la guerre. Une crise à laquelle s'ajoute la question de la mise en place d'un corridor au sud de l'Arménie reliant l'Azerbaïdjan au Nakhitchevan comme prévu dans le cadre du cessez le feu.
A Stepanakert, l'impressionnante reprise de la vie donnerait presque l'illusion d'un retour à la normale. Près de 50 000 réfugiés auraient choisi de rentrer dans le Haut Karabakh dont plusieurs centaines de familles en attente de relogement dans les hôtels de la capitale. Mais en sortant de la ville, à quelques centaines de mètres de la route, les post militaires ennemis rappellent la présence des azerbaidjanais aux portes de Stepanakert. Garantes d'une paix fragile, les troupes russes multiplient les barrages et contrôlent tous les véhicules, renforçant le sentiment d'enclavement. Une reconstruction difficile pour une jeune république dans l'incapacité de garantir une intégrité territoriale à sa population.
Armenia, the difficult reconstruction
Two months after its defeat by Azerbaijan, Armenia, mourning, is still counting its losses. Among the population, the feeling of betrayal born following the signing of the ceasefire by Nikol Pashinyan is gradually giving way to that of uncertainty. If the political and spiritual elites have lost their credibility, the country must nevertheless face an economic crisis due to the Covid epidemic19 and the cost of the war. A crisis to which is added the question of the setting up of a corridor in the south of Armenia linking Azerbaijan to Nakhichevan as planned in the framework of the ceasefire.
In Stepanakert, the impressive resumption of life would almost give the illusion of a return to normalcy. Nearly 50,000 refugees would have chosen to return to Nagorno Karabakh, including several hundred families awaiting resettlement in the hotels of the capital. But as they leave the city, a few hundred meters from the road, enemy military posts recall the presence of Azerbaijanis at the gates of Stepanakert. Guarantors of a fragile peace, the Russian troops multiply the roadblocks and control all vehicles, reinforcing the feeling of isolation. A difficult reconstruction for a young republic that cannot guarantee territorial integrity to its inhabitants.