VISMAVILLE en CONFINEMENT // AU BALCON // Episode 5
5ème jour.
Ce RDV me fait du bien. Tellement. Il rythme ma journée. Ce que le confinement nous a enlevé.
Je suis heureuse d'être photo reporter. Je suis heureuse de parler à des gens.
Je suis seule dans mon confinement. Mes enfants sont loin. Pas le choix. Patienter.
Alors je patiente avec des gens que je ne connaissais pas il y a 6 jours.
J'arrive devant cet immeuble. Mon coeur frappe dans ma poitrine. Comme lors d'un premier RDV. C'est bon. C'est vivant.
La façade de l'immeuble me fait penser à un calendrier de l'avant. Ou chaque personne qui apparaît en ouvrant sa fenêtre est comme le cadeau du jour.
Et aujourd'hui, les cadeaux sont nombreux ! Voici par ordre d'apparition :
Nabila est là avec son fils. Son visages est inquiet. Elle souffre de Lupus et a besoin de Chloroquine pour son traitement. La chloroquine est en rupture dans les pharmacies. tout est dit.
Liliane, vieille dame qui vit seule, en haut de l'immeuble au dessus de Nabila. les 2 femmes engagent la conversation. Nabila lui propose de l'aide si elle a des besoins particuliers.
Alice, qui prend la pose sur son petit balcon.
Eleonore avec ses filles, bébé Lina et Alya, 10 ans. Eleonore travaille en crèche l'apres-midi et garde les enfants du personnel soignant. Alya fait sa scolarité à la maison. Elle n'aime pas trop. Mais l'école ne lui manque pas.
Thérèse, au dessus de cette petite famille. Elle est arrivée dans son appartement à l'âge de 12 ans avec ses parents. Elle habite toujours là. Elle a 82 ans. Sa robe est jolie. Elle a accroché des CD-Rom à son balcon pour faire fuire les pigeons.
René est là, à 3-4 mètres de moi, sur le trottoir, il va acheter son pain et me dit dans son langage des signes : "Merci"
Sandra, à son balcon, sous ce parasol orange que je prends en photo tous les jours (mais c'est un autre histoire). Je l'ai vu hier, mais son visage était tellement fermé et ses yeux tellement loin que je n'ai pas osé l'interpeller. Aujourd'hui, je le fais. Et je comprends. Elle travaille au SAMU. Elle est de l'apres-midi en ce moment. Elle n'a pas envie d'en parler. Moi non plus en fait.
Les 2 voisines du premier jour sont là également, Catherine et Lina. Elles discutent entre elles.
Le monsieur à la statue d'indien, est en bas aussi, avec une nouvelle casquette. Louis vuitton a remplacé ACDC. Il m'explique qu'il a 20 casquettes.
J'ai trouvé mon but pour demain.
A demain.
VISMAVILLE IN CONTAINMENT // AT THE BALCON // Episode 6
Day five.
This date makes me feel good. So much so. It gives my day rhythm. What containment took away.
I'm happy to be a photojournalist. I'm happy talking to people.
I'm alone in my containment. My children are far away. No choice. Hold on.
So I'm waiting with people I didn't know six days ago.
I'm coming up to this building. My heart pounds in my chest. Just like on a first date. That's good. It's good. It's good. It's alive.
The front of the building reminds me of a forward calendar. Where every person who appears when you open your window is like the gift of the day.
And today's gifts are many! Here in order of appearance:
Nabila is here with her son. His face is worried. She suffers from Lupus and needs Chloroquine for her treatment. Chloroquine is out of stock in pharmacies. All is said.
Liliane, an old lady who lives alone, on the top of the building above Nabila. The two women engage in conversation. Nabila offers her help if she has special needs.
Alice, who is posing on her little balcony.
Eleonore with her daughters, baby Lina and Alia, 10 years old. Eleonore works in the crèche in the afternoon and takes care of the children of the nursing staff. Alia does her schooling at home. She doesn't like it too much. But she doesn't miss school.
Therese, above this little family. She came to her apartment at the age of 12 with her parents. She still lives there. She's 82 years old. Her dress is pretty. She hung CD-Roms on her balcony to scare the pigeons away.
Rene is there, 3-4 metres from me, on the pavement, he goes to buy his bread and says to me in his sign language: "Thank you".
Sandra, on her balcony, under this orange umbrella that I take pictures of every day (but that's another story). I saw her yesterday, but her face was so closed and her eyes so far away that I didn't dare call out to her. Today I do. And I understand. She works in the SAMU. She's in the afternoon right now. She doesn't want to talk about it. Me neither, actually.
The 2 neighbors from the first day are there too, Catherine and Lina. They're talking to each other.
The gentleman with the Indian statue, he's downstairs too, with a new cap. Louis Vuitton replaced ACDC. He tells me he's got 20 hats.
I've found my goal for tomorrow.
I'll see you tomorrow.
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