LES INNOCENTS : une vie en parallèle
Être chez-soi, se sentir à l'abri, du monde et de ses tumultes, c'est ce que Carmen et Fabrice ont toujours recherché. Eux qui connaissent depuis bien longtemps les rouages des institutions, entre centres spécialisés, famille d'accueil et services de psychiatrie, on finit par trouver leur logis. C'est un ancien corps de ferme perdu entre les haies du bocage deux-sèvriens, que seulement quelques route desservent et où l'on pourrait croire que rien ne change ou presque.
En parallèle du monde, cette maisonnée a été créée dans les années 90's par une infirmière psychiatrique qui ne voyais plus des conditions de travail décentes au sein des services de psy où il est impossible de réunir les mêmes conditions de travail. Une infirmière pour trois patients qui peuvent avoir accès à des spécialistes, ça n'existe tout simplement pas en psychiatrie.
Mais, si Marie-Ange a choisi de partager son foyer avec ses « pensionnaires », c'est aussi pour voir grandir ses enfants qu'elle avait peur de ne voir que le soir, fatigué par ses services et ses gardes.
Pour nous voir grandir moi et ma s?ur. Car ce foyer très atypique est le mien, j'y ai même travaillé pendant une petite dizaine d'années pour permettre aux parents de se retrouver un ou deux week-ends par mois.
Cela fait ainsi plus de quinze ans que je connais Carmen et Fabrice, j'ai partagé longtemps leur quotidien faites d'activités, de jeux de société et de balades en plein air ou en ville. Une forme de douceur de vivre parfois chamboulé par les troubles et angoisses qui leur rendent la vie souvent difficile. Une vie de tous les jours, bien loin de l'enfermement que connote la psychiatrie.
THE INNOCENTS: a life in parallel
Being at home, feeling sheltered from the world and its tumults, this is what Carmen and Fabrice have always been looking for. They have been familiar with the workings of institutions for a long time, between specialized centers, foster homes and psychiatric services, and they finally found their home. It is an old farmhouse lost between the hedges of the Deux-Sèvriens bocage, that only a few roads lead to and where one could believe that nothing or almost nothing changes.
In parallel to the world, this house was created in the 90's by a psychiatric nurse who did not see any more decent working conditions within the services of psychology where it is impossible to gather the same working conditions. One nurse for every three patients who can access specialists simply does not exist in psychiatry.
But, if Marie-Ange chose to share her home with her "boarders", it was also to see these children grow up, whom she was afraid to see only in the evening, tired by a service and its guards.
To see me and my sister grow up. Because this very atypical home is mine, I even worked there for about ten years to allow the parents to meet one or two weekends a month.
I have known Carmen and Fabrice for more than fifteen years, and I have shared their daily life for a long time, with activities, board games and walks in the open air or in town. A kind of sweetness of life sometimes disturbed by the troubles and anxieties that make their life sometimes difficult. A life of every day far from the confinement that psychiatry connotes.