Sortir du bidonville vers les champs
Crée en 1991 par un prêtre franciscain stéphanois, Jacques Tronchon, l'association de droit malgache ASA, Ankohonana Sahirana Arenina, soit littéralement « foyer en difficulté qu'on relève », propose à des familles en grande précarité sociale et économique un parcours de 3 années de formation agricole pour sortir de la pauvreté et s'installer dans des villages sur les hauts plateaux du centre de Madagascar.
Tous les matins, Jean Baptiste, animateur de rue, fait le tour des bidonvilles de Tananarive, la capitale malgache. Il discute sans relâche avec des familles et leur propose une reconversion vers la paysannerie afin de sortir du bidonville dans lequel elles ont été poussées par le manque de travail et la grande pauvreté. Au cours de cette approche qui durera 6 mois, les familles devront faire la preuve de leur véritable envie de s'engager pour être sélectionnées dans une formation longue de 3 années.
A quelques kilométres de Tananarive, c'est dans le hameau de Antanety que les familles vont apprendre les savoirs nécessaires à leur installation paysanne. La 1ère année, appelée Pré-Casa, les participants vont apprendre à se resocialiser et à vivre ensemble avec la vingtaine d'autres familles du programme. Tout ce qui est indispensable leur sera fourni, logement et nourriture. Mais sortir du bidonville et reprendre espoir, réapprendre à travailler dur ne sont pas des choses faciles, et un nombre important de familles quitteront le village avant la fin de cette 1ère année.
La 2ème année, au Casa I, débutera l'apprentissage des savoirs et les formations indispensables au métier de paysan, agro-élevage, menuiserie, briqueterie, travail dans les champs et les rizières. Mais aussi et surtout les familles apprendront à compter les unes sur les autres, à s'entraider, à mutualiser les énergies, à se respecter et à travailler collectivement.
La 3ème année, au Casa II sera l'année de renforcement des savoirs, par des formations plus intensives et plus exigeantes qui préfigureront le futur mode de vie rural des familles. La vie dans les campagnes malgaches n'est pas facile, le métier de paysan demandera à ces familles beaucoup d'énergie et de courage pour s'installer durablement dans les villages des hauts plateaux.
From the shanty town to the fields
Created in 1991 by a Franciscan priest from Saint-Etienne, Jacques Tronchon, the Malagasy association ASA, Ankohonana Sahirana Arenina, literally "a home in difficulty that is being raised", offers families in great social and economic insecurity a 3-year agricultural training course to get out of poverty and settle in villages on the high plateaus in central Madagascar.
Every morning, Jean Baptiste, a street animator, visits the slums of Tananarive, the Malagasy capital. He is in constant discussion with families and offers them a conversion to farming in order to get out of the slums in which they have been pushed by lack of work and extreme poverty. During this 6-month approach, families will have to demonstrate their true desire to commit themselves to being selected for a 3-year training course.
A few kilometres from Tananarive, it is in the village of Antanety that families will learn the skills necessary for their peasant settlement. In the first year, called Pre-Casa, participants will learn to resocialize and live together with the other twenty or so families in the program. All that is essential will be provided, accommodation and food. But getting out of the slum and regaining hope, learning to work hard again are not easy, and a significant number of families will leave the village before the end of this 1st year.
The 2nd year, at Casa I, will begin the learning of knowledge and training essential to the profession of farmer, agro-livestock, carpentry, bricklaying, work in fields and rice fields. But also and above all, families will learn to rely on each other, to help each other, to share energies, to respect each other and to work collectively.
The 3rd year, at Casa II, will be the year of strengthening knowledge, through more intensive and demanding training courses that will prefigure the future rural lifestyle of families. Life in the Malagasy countryside is not easy, the job of peasant will require from these families a lot of energy and courage to settle permanently in the villages of the highlands.