Meidosems
Lorsque sa femme meurt tragiquement dans un incendie domestique, le poète Henri Michaux invoque les Meidosems. Créatures aux traits changeants, aux visages intervertibles: mâles ou femelles, consumés par le désir et l'angoisse.
En infligeant des brûlures à ses négatifs, la photographe Maya Paules donne corps à ces créatures et rend ainsi hommage au poète en s'appropriant les thématiques du vide, du corps souffrant, révulsé, luttant contre son inéluctable disparition.
Meidosems est une suite de nus: dans un rapport presque charnel à la pellicule (pelicula au sens originel du terme: petite peau) le négatif a été endommagé, brûlé jusqu'à faire surgir ces visages monstrueux, ces corps torturés et ces peaux déliquescentes.
Parfois l'émulsion se déchire, se délite: une plongée dans le néant où la chair s'érige comme un cri.
Meidosems
Meidosems is a series of nudes that exist in a sort of carnal relationship with film (film in its original sense, that is, small skin). The negative was damaged and burned until monstrous and tortured faces emerged with deliquescent skins.
Sometimes the emulsion tears and splits: a dive into the nothingness in which the flesh stands up as a shout.