Journal d'avril / / Maxime Muller
Le projet parallèle s'articule autour de la production écrite d'un.e participant.e dans un format libre, et dont la seule contrainte est de produire sur un mois. Louise Quignon réalise également des images, quotidiennement. Chacun.e créé.e, en aveugle, sans savoir ce qui complétera son récit photo ou écrit. A la fin du mois, les images et textes sont rassemblés dans un même support, créant ainsi une troisième voix ; un troisième récit.
Maxime Muller a produit un texte en avril 21.
Maxime Muller est photographe et vit à Arles.
Son travail s'articule en une grande toile noire et blanche, éclatée et éclatante, mêlant réel et fiction, écriture et photographies.
- extraits du texte de Maxime Muller -
Mais qui
sont
ces monstres ?
j'ai besoin d'une horde de liberte
Aujourd'hui, une coccinelle m'a coupé la route.
Delphine m'a dit : « - Mais qui est encore dépositaire de son souvenir ? »
Hier, j'ai fait pleurer une femme.
Et j'ai répondu : « - Moi. »
Peut-être que cette gouttelette de sang volante était un signe, encore un signe, parmi tant d'autres, que j'interprète, toujours, toujours un autre signe qui sera interprété. Mal interprété, qui me fera espérer, espérer
que tu m'entends, que tu
m'écoutes, toujours, que tu es
toujours à mes côtés. Encore.
Et j'irai voir tes photos, mes
photos, nos photos, toujours
les mêmes images, car les
images ne changent pas, c'est
juste le signe qui change, c'est
mes yeux de maintenant qui
changent, c'est mes vitres qui sont remplacées, c'est ma mémoire qui s'altere pour ne se souvenir que des images, tes images, mes images, nos images, qui deviennent les images d'un autre.
C'est vrai ça. Il n'y a plus que moi. Ce ne sont plus les écrans, ni les journaux ; ni les coiffeurs ou les étourneaux, qui parlent de toi.
[ ... ]
* édition papier à venir !
April diary // Maxime Muller
The parallel project revolves around the written production of a participant in a free format, and whose only constraint is to produce over a month. Louise Quignon also produces images, daily. Each participant creates, blindly, without knowing what will complete his or her photo or written story. At the end of the month, the images and texts are gathered in the same medium, creating a third voice; a third story.
Maxime Muller produced a text in April 21.
Maxime Muller is a photographer and lives in Arles.
His work is articulated in a large black and white canvas, bursting and bright, mixing reality and fiction, writing and photographs.
- extracts from the text of Maxime Muller -
Today, a ladybug cut me off.
Delphine said to me: "But who is still the custodian of its memory? "
Yesterday, I made a woman cry.
And I answered: "- Me. "
Perhaps this flying droplet of blood was a sign, another sign, among many others, that I interpret, always, always another sign that will be interpreted. Misinterpreted, that will make me hope, hope
that you hear me, that you
always listen to me, that you are
always at my side. Always.
And I will go to see your photos, my
photos, our photos, always
the same images, because images
images don't change, it's just the
just the sign that changes, it is
my eyes from now on that
change, it's my windows that are replaced, it's my memory that is altered to remember only the images, your images, my images, our images, that become the images of another.
It's true. There is no longer anyone but me. It is no longer the screens, nor the newspapers; nor the hairdressers or the starlings, who speak of you.