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LES DERNIERS TAYEBS D'ER-REMMIMI
« Avant il y avait beaucoup plus de monde qui fréquentait le hammam, mais les salles de bains privées sont arrivées et beaucoup restent maintenant chez eux ! »
Le très vieux hammam mixte d'Er-Remmimi est situé à la limite nord des faubourgs de Tunis. Bâti en 1245 par Mohamed El mimi et racheté au XVIème siècle par la famille Ghariani, il n'accueille désormais pas plus de trois cent personnes par semaine, hommes, femmes et enfants, contre plus de six cents auparavant.
C'est une clientèle du quartier de tous âges et fidèle qui le fréquente. Elle y a ses habitudes et elle aime s'y retrouver pour d'intenses moments de palabres et d'histoires à se raconter. Lorsque l'on s'assied dans la salle chaude, tous les uns à coté des autres, les pieds dans la bassine en attendant l'heure du lavage et du massage, on entend résonner dans la coupole le tourbillon des conversations ainsi que les râles de certains clients qui passent entre les mains des masseurs !
Les personnels qui y travaillent ont eux aussi presque entièrement disparu. Le service des foutas n'existe plus (remise, lavage, étendage), le gaz de ville a remplacé le bois et supprimé les emplois de la chaudière et la caisse est le plus souvent tenue par la famille Ghariani elle même. Les masseurs qui souhaitent faire le métier se font de plus en plus rare, et aujourd'hui seuls Djamel et Nordine y travaillent encore régulièrement pour les hommes.
Passez entre leurs mains et vous aurez l'impression de rajeunir brutalement tout en vous soulageant d'une épaisse couche de crasse collée à la peau. Et c'est souvent en chantant et en dansant qu'ils vous feront grimacer, le gant de crin sur la main et les bras tendus vers vos articulations !
Autrefois ils étaient près de douze tayebs, ils ne sont plus que deux...
(diffusion pix)
The last Tayebs of Er-Remmimi
"Before there were many more people who frequented the hammam, but private bathrooms have arrived and many now stay at home! »
The very old mixed hammam of Er-Remmimi is located at the northern limit of the suburbs of Tunis. Built in 1245 by Mohamed El Mimi and bought in the 16th century by the Ghariani family, it now accommodates no more than three hundred people per week, men, women and children, against more than six hundred previously.
It is frequented by a loyal clientele of all ages from the neighbourhood. She has her own habits and likes to find herself there for intense moments of palaver and stories to tell. When you sit in the hot room, all next to each other, with your feet in the basin waiting for the time for washing and massage, you can hear the whirlwind of conversations and the rales of some clients passing through the hands of the masseurs echoing in the cupola!
The staff working there have also almost completely disappeared. The foutas service no longer exists (remise, lavage, étendage), town gas has replaced wood and removed the jobs from the boiler and the crate is most often run by the Ghariani family itself. Massagers who wish to do the job are becoming increasingly rare, and today only Djamel and Nordine still work regularly for men.
Pass through their hands and you will feel like you are suddenly rejuvenated while relieving yourself of a thick layer of dirt stuck to the skin. And it is often while singing and dancing that they will make you grin, the horsehair glove on your hand and the arms stretched towards your joints!
In the past there were nearly twelve tayebs, now there are only two...
