Après le labo, le repos pour une minorité de singes
Au zoo-refuge La Tanière près de Chartres, certains singes sont originaires de laboratoire. Ils ont passé jusqu'à 19 ans dans les animaleries pour servir dans des expérimentations.
En 2020, sur près de deux millions d?animaux impliqués dans l?expérimentation animale en France, on compte 3 996 primates selon le ministère de la recherche. Les singes participent ainsi au développement des vaccins, aux tests de médicaments ou de traitements, par exemple contre le VIH ou plus récemment contre le Covid-19, ou à l?étude de maladies comme le cancer, l?endométriose, la dépression ou la mucoviscidose.
Si les tests pour les produits cosmétiques sont interdits depuis 2013 par la réglementation européenne, il est légal d?expérimenter sur des animaux dans le cadre de la recherche biomédicale, fondamentale, dans la toxicologie ou encore dans l?agroalimentaire. Pour l?instant, l?état actuel des méthodes alternatives ne permet pas de se passer complètement d?eux. C?est là que se dessine le paradoxe de l?utilisation des primates dits « non humains » : leur proximité génétique avec les Homo sapiens les rend indispensables, mais, sur le plan éthique, la question est particulièrement délicate.
« On n?a jamais été dans le jugement vis-à-vis des laboratoires », affirme Patrick Violas, cofondateur du zoo-refuge. D?une voix rauque, il explique se concentrer sur le bien-être des animaux plutôt que sur leur passé. Un macaque s?accroche au grillage avec agilité, le sexagénaire sourit : « Quand ils sont arrivés, les chercheurs nous ont dit qu?ils n?arriveraient pas à grimper? Depuis la venue de leurs premiers macaques, les chercheurs ont mille fois plus de volonté d?agir pour eux ! »
Retirements for some of the lab monkeys
At the zoo-refuge La Tanière near Chartres in France, some monkeys come from laboratories. They spent up to 19 years in animal houses to be used in experiments.
In 2020, out of nearly 2 million animals involved in animal experimentation in France, 3,996 of them are primates according to the Ministry of Research. Monkeys participate in the development of vaccines, in the testing of drugs or treatments, for example against HIV or more recently against Covid-19, or in the study of diseases such as cancer, endometriosis, depression or mucoviscidosis.
If the tests for cosmetic products are prohibited since 2013 by the European regulation, it is legal to experiment on animals in the framework of biomedical and fundamental research, in toxicology or in the food industry. For the moment, the current state of alternative methods does not allow us to work on those without primates. This is where the paradox of the use of so-called "non-human" primates comes into play: their genetic proximity to Homo sapiens makes them indispensable, but from an ethical point of view, the question is particularly delicate.
"We have never been judgmental towards laboratories," says Patrick Violas, co-founder of the zoo-refuge. In a hoarse voice, he explains that he focuses on the well-being of the animals rather than on their past. A macaque clings to the fence with agility, the sixty-year-old smiles: "When they arrived, the searchers told us they wouldn't be able to climb... Since the arrival of their first macaques, scientists have been a thousand times more willing to act for them!"