Les Afars, Le peuple oublié
Au coeur de la Corne de l'Afrique, entre Ethiopie, Djibouti et Erythrée vit le peuple Afar. Lucy, leur ancêtre découverte enfouie dans la terre, révéla leurs origines à des millions d'années. Vivant dans une région convoitée, ce peuple de nomades et d'éleveurs est victime de persécutions.
Les invasions militaires successives, portugaises, turques, françaises et italiennes ont progressivement chassé les Afars de leur territoire.
Le Triangle Afar représente un enjeu géopolitique important. La route reliant Addis-Abeba à Djibouti constitue l'artère économique éthiopienne. Elle traverse le pays afar sur plus de 600 kilomètres.
La colonisation organisée par le gouvernement éthiopien de la région Afar a amplifié et aggravé les conflits ethniques. Dans les villages les Afars vivent dans une crainte perpétuelle. Les attaques mortelles sont fréquentes.
Les Issas, une tribu rivale financée par Djibouti et Mogadiscio s'accaparent leurs champs et leurs troupeaux. Leurs terres fertiles situées le long du fleuve Awash attirent aussi les investisseurs éthiopiens et étrangers avides de grands espaces agricoles rentables.
Depuis plusieurs années les Afars ont appris à diversifier leurs moyens de subsistance afin d'améliorer leur quotidien. Après la l'élevage et la pêche, l'agriculture fait maintenant partie de leur mode de vie. Mais avec des pluies quasi nulles depuis des années et un énorme manque de moyen financier, leur avenir est menacé. L'installation de quelques moteurs pour pomper l'eau du fleuve ne suffit pas à irriguer tous les champs, les récoltes sèchent. La situation devient rapidement catastrophique.
Cette année, l'intronisation d'un nouveau sultan Afar redonne de l'espoir à tout un peuple. Hanfaré Ali Mirah succède à son père le 10 Novembre 2011 à Assayta, ancienne capitale Afar. Cet événement historique rassembla des milliers d'afars d'Éthiopie, de Djibouti et d'Erythrée.
De tout temps, les Afars ont su défendre leur pays. Aujourd'hui, ils militent pour leur reconnaissance au niveau politique, pour la survie de leur langue, de leur culture et des nouvelles générations.
The Afars - The Forgotten People
In the heart of the horn of Africa, between Ethiopia, Djibouti and Eritrea, live thé Afar people. Their origins go back to millions of years when their ancestor Lucy was discovered buried in the ground. Inhabitants of a coveted region, these nomads and herdsmen are victims of persecution.
Successive military invasions from the Portuguese, Turks, French and Italians, have progressively chased the Afars from their land. The Afar triangle is an important geopolitical issue. The route between Addis Adaba and Djibouti represents Ethiopia's economic lifeline. It crosses Afar country over more than 600 kilometres.
The colonization organised by the Ethiopian government in the Afar region has accentuated and worsened ethnic conflicts. The Afars in their villages live in a state of perpetual fear. Fatal attacks are frequent.
The Issas, a rival tribe that is financed by Djibouti and Mogadishu hoard their fields and herds. Their fertile lands situated along the banks of the Awash river also attract Ethiopian and other foreign investors, avid for large, profitable agricultural areas.
For some years now the Afars have learned to diversify their livelihood in order to improve their daily life. After livestock farming and fishing, agriculture is now part of their way of life. However, with years of hardly any rainfall and the terrible lack of financial means, their future is threatened. The installation of some water pumps to pump the water from the river is insufficient to irrigate all the fields, and the crops dry up. The situation is rapidly becoming a disaster.
This year a new Sultan of Afar has taken over, giving hope to an entire population. Hanfaré Ali Mirah succeeded his father on the 10th November 2011 at Assayta, the ancient capital of Afar. This historical event assembled thousands of Afars from Ethiopia, Djibouti and Eritrea.
The Afars have always known how to defend their lands.
Today, they campaign for recognition on a political level, for the survival of their language, their culture and for that of future generations.