Pandémie : adaptabilité des commerces
Nous sommes dans un commerce de proximité, une épicerie familiale embauchant une dizaine de personnes. La majorité d'entre eux est issue de la jeunesse migrante, présente sur le sol québecois depuis moins de 5 ans dont certains depuis moins de trois mois.
Depuis le début de la crise, des mesures de sécurité ont été mises en place : port du masque et des gants, panneaux de plexiglas, réduction du temps d'ouverture du magasin. Ces mesures chamboulent le quotidien des employés, d'autant plus que la charge de travail pèse sur l'équipe suite à l'absence de certains membres contraints de rester chez eux pour garder leurs enfants.
Avec des moyens financiers limités, les petites entreprises tentent de s'adapter au mieux au contexte. Une partie de l'équipe arrive deux heures avant l'ouverture pour réceptionner les livraisons, assurer la mise en rayon et faire l'inventaire. L'autre partie de l'équipe, basée au sous sol, prépare les produits qui seront mis en vente à l'ouverture. Une fois le magasin ouvert, les caissières font rentrer les clients un à un, leur demandant de se désinfecter les mains, et nettoient les chariots après chaque utilisation. Un nouveau service a vu le jour depuis Mars 2020 : celui de la livraison à domicile pour répondre à des clients qui ne souhaitent plus se déplacer. Pourtant, la charge de travail pesant sur les employés est déjà élevée, certaines équipes étant réduites suite à l'absence des membres contraints de rester chez eux pour garder leurs enfants. Pour s'adapter, chaque membre de l'équipe occupent plusieurs positions au sein du magasin.
L'essentiel est de satisfaire la demande et de ne pas perdre ses clients. Pour cela, les commandes sont prises par téléphone ou par e-mail le matin afin d'assurer une livraison à domicile dans la journée. Une personne de l'équipe se charge de faire les courses et de mettre les produits sous carton. Une autre personne se charge du paiement par téléphone, dans le cas inverse cela se fera par carte bancaire à la livraison. Les cartons sont chargés et le camion prend la route. Porte après porte, la livraison est laissée devant la porte pour éviter tout contact entre les personnes.
Si la fatigue se fait sentir, l'équipe reste soudée pour faire face à ces pressions sanitaires. Heureusement les clients, pour une majorité, font preuve de solidarité avec ces travailleurs désormais essentiels.
Pandemic: adaptability of stores.
We are in a grocery store, a family grocery store employing about ten people. The majority of them are young migrants who have been in Quebec for less than five years, some of them for less than three months.
Since the beginning of the crisis, security measures have been put in place: wearing of masks and gloves, Plexiglas panels, reduction of the store's opening time. These measures are disrupting the daily lives of employees, especially as the workload weighs on the team due to the absence of some members who are forced to stay at home to look after their children.
With limited financial means, small companies try to adapt to the context as best they can. Part of the team arrives two hours before the opening to receive deliveries, stock the shelves and take inventory. The other part of the team, based in the basement, prepares the products that will be on sale at the opening. Once the shop is open, the cashiers bring in the customers one by one, asking them to disinfect their hands, and clean the trolleys after each use. A new service has been introduced since March 2020: home delivery to meet the needs of customers who no longer wish to go out of their home. However, the workload on employees is already high, with some shifts reduced due to the absence of members forced to stay at home to look after their children. In order to adapt, each team member holds several positions in the shop.
The main thing is to satisfy the demand and not to lose customers. To do this, orders are taken by telephone or e-mail in the morning to ensure home delivery within the day. One of the team is responsible for shopping and boxing up the products. Another person takes care of the payment by phone, otherwise it will be done by credit card at the delivery. The boxes are loaded and the truck sets off. Door after door, the delivery is left in front of the door to avoid any contact between people.
If fatigue occurs, the team stays together to cope with these health pressures. Fortunately, the majority of customers show solidarity with these so-called essential workers.