"Chile despertó" (Le Chili s'est réveillé)
Le vendredi 18 octobre 2019, suite à des violences et incendies lors d'une manifestation à Santiago pour protester contre l'augmentation du prix du métro dans la capitale (augmentation suspendue depuis), le président Piñera déclare l'Etat d'Urgence.
Le lendemain, les manifestations continuent à Santiago et se propagent rapidement dans le reste du pays, où le prix du métro et la réponse du président n'aura fait que réveiller des décennies de mécontentement face aux inégalités sociales criantes, au coût de la vie et à l'indifférence des classes dirigeantes.
Le Chili vit en ce moment son mouvement de contestation sociale et politique le plus important depuis la fin de la dictature de Pinochet. Première fois aussi depuis cette époque qu'un couvre-feu est imposé et que les militaires patrouillent les rues.
Les manifestants demandent le retrait des troupes, la fin de l'Etat d'Urgence, la démission du président, et de vastes réformes sociales, y compris des systèmes de santé, d'éducation et de retraite. "Chile despertó" (Le Chili s'est réveillé) proclament les pancartes.
A Valparaíso, les journées se succèdent au rythme des manifestations pacifiques, d'enclaves de violence, pillages et incendies, et de répression policière et militaire brutale. Entre longues queues dans les supermarchés, où la panique se fait sentir, et vie de quartier habituelle, la vie du port suit son cours dans une étrange familiarité. Le soir, après le couvre-feu, le son des casseroles frappées en signe de protestation continue de résonner dans les collines du port.
"Chile despertó" (Chile has woken up)
On Friday, October 18, 2019, following violent clashes and fires in Santiago during a demonstration against the increase in the capital's metro ticket prices (increase since suspended), president Piñera declared a State of Emergency.
The following day, protests continued in Santiago and quickly spread to the rest of the country, where the price increase and the president's response to the demonstrations only fueled decades of discontent with the glaring social inequalities, high costs of living and the indifference of political leaders.
Chile is in the midst of its largest social and political movement since the end of the Pinochet dictatorship. For the first time also since that era, a curfew has been imposed and the military patrols the streets.
Protesters demand the removal of military forces, the end of the State of Emergency, the president's resignation and vast social reforms, including an overhaul of the health, education and pension systems. "Chile despertó" (Chile has woken up) read the signs.
In Valparaíso, each day brings new peaceful demonstrations, enclaves of violence, fires and looting, and brutal police and military responses. Life runs its course between long supermarket lines, where panic is setting in, and everyday neighborhood life, in its eery familiarity. In the evening, after the curfew, the sound of pots pounded in protest continues to resound in the hills of the seaport.