Les oublies du periph
Les oubliés du périph'. Pour les textes et les parcours de vie me contacter.
Travaillant sur la pauvreté en France depuis plus de 20 ans, j'observe depuis 2011-2012, une multiplication de petits ou de plus grands campements de fortune, autour de l'axe routier le plus fréquenté d' Europe : Le périph' parisien.
Il m'a fallu parcourir des kilomètres sur les abords du périphérique avec le bruit, la pollution, le danger des voitures, les longues marches le long des bretelles d'accès, les passages souterrains, scruter les moindres recoins. A force de persévérance, j'ai pu rencontrer des habitants sur plusieurs campements. Certains ont accepté ma présence mais il a fallu beaucoup de temps pour expliquer ma démarche et faire accepter ensuite l'appareil photo. Les personnes rencontrées craignent avant tout d' être délogées de leurs cachettes, de perdre la « tranquillité » qu'ils disent avoir trouvée. Dévoiler leur emplacement et témoigner de leur quotidien relève pour elles, d'une réelle prise de risque. Souvent en rupture avec tout système ou prise en charge sociale depuis de longues années, elles pensent qu'elles ont plus à perdre qu'à gagner en se livrant à des tiers. Le boulevard périphérique parisien est un axe de bitume, de 35 kms autour de la capitale et comprenant 38 portes. J'ai choisi de vous montrer certains campements, ceux qui ont accepté mon boitier. J'ai fait une sorte de tour du monde, rencontré toutes les nationalités. Ces populations, très méfiantes et en situation d'extrême précarité, survivent de petits boulots, font la mendicité. A l'écart de la société, elles connaissent la débrouille pour tout système. C'est une zone de non droit, abandonnée de tous. Après avoir photographié les entrailles de la misère à Paris, pendant plus de 20 ans, j'ai poursuivi mon travail. Pour écrire ce chapitre, pour ceux qui restent à la porte d'une des plus belle capitale du monde, dans cette zone fugacement aperçue par les automobilistes et largement ignorée des pouvoirs publics, il sont les oubliés de Paris .
The Forgotten Ones of the Paris Ring Road.
The Forgotten Ones of the Paris Ring Road. For texts and life stories contact me.
Poverty in France has been my subject for over 20 years and since 2011/2012, I have noticed the proliferation of small and larger makeshift camps situated around the busiest stretch of road in Europe: the Paris ring road. Le peripherique de Paris is a highway with 38 exits that forms a 35 kilometre circle around the capital. I had to travel kilometres along the edges of the ring road with all the noise, pollution, danger from cars, take long walks along the ramps, through the underpasses and check in the smallest corners. I persevered until I was able to meet the inhabitants of several camps. Some accepted my presence there but it took a long time to explain my motives and for them to accept the camera.Those I interviewed were most concerned about being dislodged from their hiding places and losing the peace they said they had found. Revealing their location and bearing witness to their daily lives was a real risk for them. Often at odds with the system or having been in social care for many years, they believe they have more to lose than to gain by engaging with third parties. I made a kind of world tour on. Le periph, meeting all many different nationalities. Not all accepted the premise of my study ; these groups, very distrustful and living precariously, survive doing odd jobs and begging. Living on the margins of society they know how to get the best out of any system. It s a lawless zone, abandoned by all. After having photographed the innards of misery in Paris for 20 years, I carried on with my work: to write this chapter for those who remain at the gateway to one of the most beautiful capitals in the world, in this area seen only fleetingly by motorists, and largely ignored by the public authorities; the forgotten of Paris.