Jusqu'où dois-je marcher ? Camps Dunkerque - Calais
Sur le littoral Nord de la France, le long de la frontière franco-bri-tannique, plusieurs centaines de personnes exilées survivent dans des campements informels. Familles, enfants, mineur·es et majeur·es isolé·es : tous et toutes ou presque souhaitent re-joindre le Royaume-Uni.
La traversée est dangereuse, parfois mortelle et éprouvante. De nombreuses tentatives échouent et les personnes sont contraintes de survivre dans les campements en attendant de réussir.es de survivre dans les campements en attendant de réussir.
Pendant une semaine j'ai accompagné l'équipe d'Utopia 56, une association qui vient en aide aux exilées sur le littoral. Lors d'une marraude, je croise un exilé Erythréen qui spontanément vient vers moi et me raconte:
«Jusqu'où dois-je marcher ? J'ai quitté l'Afrique, j'ai traversé la moitié de l'Europe, j'ai vécu dans des dizaines de camps différents. Je ne
vois pas ce qui est mieux ici. On marche, on marche, on marche, mais au final on ne va nulle part. Qui dit que ce sera mieux en Angleterre ? Jusqu'où dois-je marcher ?»
Camp migrants, Dunkerque - Calais
On the northern coast of France, along the French-British border, several hundred exiles are surviving in informal camps. Families, children, minors and isolated adults: almost everyone wants to reach the United Kingdom. The crossing is dangerous, sometimes deadly. Many people fail and are forced to survive in the camps until they succeed.
For a week I accompanied the team of Utopia 56, an association that helps exiles on the coast. As I was walking with the volunteers, I met an Eritrean exile who spontaneously came to me and told me:
"How far do I have to walk? I left Africa, I crossed half of Europe, I lived in dozens of different camps. I can't see what's better here.
I don't see what's better here. You walk, you walk, you walk, but in the end you don't go anywhere. Who says it will be better in England? How far do I have to walk?"