Les voix de Sainte-Anne
IMAGES NON TELECHARGEABLES ET DISPONIBLES SEULEMENT APRES DEMANDE.
Reportage co-produit par Polka Magazine et Libération
Liens vers le site de Libération :
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Les visages de Sainte-Anne » sont six parcours de patients suivis pendant un an.
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Les voix de Sainte-Anne » raconte un an d'immersion dans le secteur 15.
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Les photographes de Sainte-Anne » relate les ateliers photographiques thérapeutiques que j?ai menés pendant un an avec des patients du secteur 15.
Une
interview sur ce travail dans Polka Magazine.
Pendant un an, de novembre 2018 à octobre 2019, j'ai suivi des personnes atteintes de pathologies mentales au sein du secteur 15 de l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne. Je les ai rencontrées lors de leur hospitalisation, dans un moment de crise, et je les ai accompagnées jusqu'à leur retour à domicile, leur départ en foyer ou clinique.
Ce reportage a abordé deux axes : d'une part, celui de la déstigmatisation des maladies mentales et, d'autre part, celui de l'accompagnement psychosocial des patients vers la réinsertion.
Les maladies telles que la schizophrénie, la bipolarité et, dans une moindre mesure, la grande dépression, sont mal connues du grand public. En incarnant ses pathologies au travers du parcours de cinq personnes, il s'est agi de montrer leurs combats au quotidien, de déconstruire les stéréotypes et les fantasmes liés à ces pathologies, souvent issues de la fiction ou des faits divers.
Jérôme, Loïc, Emma, Alexandre et Thomas ont connu des moments de crise, de souffrance, d'angoisse, voire de délires. Mais ce n'est qu'une partie de leurs vies. Ils ne se résument pas à la maladie. Ils ont des hobbies comme le rap ou la guitare. Certains travaillent : l'une est conseillère bancaire, l'autre est dans le milieu médical. Les suivre de l'hôpital à l'extérieur était essentiel. Il ne fallait pas que l'image les enferme en ces lieux médicaux.
Par ailleurs, l'accompagnement psychosocial est une avancée majeure de la psychiatrie, en rupture avec la logique asilaire des années 70. Aujourd'hui, les patients ne sont plus enfermés pour une vie. Le but est leur réinsertion dans la cité. Le parcours des patients illustre cette logique méconnue. Suite à son hospitalisation, Alexandre se rend au Centre Médico-Psychologique tous les jours et vit à domicile. Jérôme, schizophrène à la prise en charge complexe, part vivre en foyer en Belgique. Emma retourne à domicile en venant en consultation libre tous les 15 jours suite à une crise maniaque.
Ces patients sont des héros qui réapprennent à évoluer au quotidien avec une maladie. Comme un blessé suite à un accident de la route. Pourtant, ils sont marqués au fer rouge par le regard des autres.
Déstigmatiser les maladies mentales a pour but que les personnes souffrant de ces troubles soient mieux acceptées dans la société, mais aussi que celles qui renoncent à des soins par peur de la stigmatisation en bénéficient. Connaître pour ne plus avoir peur.
VOICES OF SAINTE-ANNE
Report co-produced by Polka Magazine and Libération
Links to the Libération website:
"The faces of Sainte-Anne" are six patients' journeys followed during one year.
"Les voix de Sainte-Anne" recounts a year of immersion in sector 15.
"Les photographes de Sainte-Anne" relates the therapeutic photographic workshops that I carried out during a year with patients from sector 15.
An interview about this work in Polka Magazine.
For a year, from November 2018 to October 2019, I followed people with mental pathologies within sector 15 of the psychiatric hospital Sainte-Anne. I met them during their hospitalisation, in a moment of crisis, and I accompanied them until their return home, their departure in a home or clinic.
This report addressed two issues: firstly, the destigmatisation of mental illnesses and, secondly, the psychosocial support of patients towards reintegration.
Illnesses such as schizophrenia, bipolarity and, to a lesser extent, major depression, are not well known to the general public. By embodying these pathologies through the lives of five people, the aim was to show their daily struggles and to deconstruct the stereotypes and fantasies associated with these pathologies, which often originate in fiction or news stories.
Jérôme, Loïc, Emma, Alexandre and Thomas have experienced moments of crisis, suffering, anxiety and even delirium. But this is only part of their lives. They are not just about the disease. They have hobbies such as rap or guitar. Some of them work: one is a bank advisor, the other is in the medical field. Following them from the hospital to the outside world was essential. It was important that the image did not confine them to these medical places.
Moreover, psychosocial support is a major advance in psychiatry, breaking with the asylums of the 1970s. Today, patients are no longer locked up for life. The aim is to reintegrate them into the community. The patients' journey illustrates this little-known logic. Following his hospitalisation, Alexandre goes to the Centre Médico-Psychologique every day and lives at home. Jérôme, a schizophrenic with complex treatment, leaves to live in a home in Belgium. Emma returns home by coming for an outpatient consultation every two weeks following a manic crisis.
These patients are heroes who are relearning how to cope with an illness. Like a person injured in a car accident. However, they are deeply affected by the way others look at them.
The aim of destigmatising mental illnesses is to ensure that people suffering from these disorders are better accepted in society, but also that those who do not seek treatment for fear of stigmatisation benefit from it. Knowing so as not to be afraid.