BRÉSIL - COPACABANA BEACH
COPACABANA by
Chanté en prose et en vers, Copacabana fait partie de l'imaginaire du peuple brésilien depuis le début du siècle dernier, lorsque le quartier était associé à l'élégance, au luxe et à la modernité. Symbole d'un nouveau modèle de Brésilianité, Copacabana est, depuis lors, l'objet du désir de différentes classes sociales, attirées par le rêve de prestige et de distinction sociale.
Le paysage de Copacabana a changé au fil des ans et le quartier le plus important de Rio de Janeiro est devenu une jungle de pierres vertigineuse et désordonnée. Avec un indice démographique aujourd'hui de 3 habitants par mètre carré, les classes sociales sont réparties sur une zone de 7,84 Km2 avec 150 000 habitants. Le long des 4km de la célèbre avenue Atlântica qui borde la plage, la classe supérieure a acquis ou hérité de luxueux appartements avec vue sur la mer. Les classes moyennes et inférieures se sont installées dans des immeubles construits les uns à côté des autres sur les 79 rues et 6 avenues du quartier, tandis que la classe pauvre est allée vivre dans une des trois favelas qui surplombent la plage.
Synonyme de la ville qui l'abrite, Copacabana est un quartier qui coexiste avec les extrêmes sociaux. Entre la mer et la jungle urbaine, son littoral est devenu l'une des plages les plus célèbres au monde en raison de sa beauté et du dessin en mosaïque de son trottoir fait de pierres représentant des vagues. Aussi, c'est un territoire où les cariocas et les touristes se côtoient, partagent le même espace de loisir et travail, malgré les differences sociales, culturelles, raciales, religieuses et de orientation sexuelle.
Au Brésil et dans le monde, l'idée s'est formée que la plage de Copacabana, comme tant d'autres sur la côte brésilienne, représente un écosystème social dans la coexistence démocratique. Cependant, il est bien connu que la culture de la plage reproduit sur ses sables la diversité de la société de Rio, où les préjugés et la division sociale sont toujours présents. Même si le libre accès à la plage n'en fait pas nécessairement un espace démocratique, j'ai compris pourquoi mon père disait que Copacabana était le résumé du monde.
En marchant sur sa plage et ses trottoirs, j'ai rencontré plusieurs personnages qui illustre le style de vie brésilien avec cette joie et cette spontanéité qui font supposer que la vie peut être simple. Ils représentent l'mage symbolique e sentimentale de la ville de Rio: la culture du corps, le mythe des héros, les colporteurs de toutes sortes, le bonheur dans la première rencontre avec la mer, la peur de sauter et le plaisir de plongeur à l'eau, le travail traditionnel des pêcheurs, le jogging du matin, les jeux au bord de la mer, l'ange habillé dans l'enfer des 40°C, le joueur de football qui ne laisse pas tomber le ballon.
BRAZIL - COPACABANA BEACH
COPACABANA BEACH
Text and photos by João Luiz Bulcão
Copacabana has been sung in prose and verse as part of the Brazilian people's imagination since the beginning of the last century, when the neighborhood was associated with elegance, luxury and modernity. Symbol of a new model of brazilianity, Copacabana has been, since then, the object of desire of different social classes, attracted by the dream of prestige and social distinction.
The landscape of Copacabana has changed over the years and the most important district of Rio de Janeiro has become a dizzying and disorderly stone jungle. With a demographic index today of 3 inhabitants per square meter, the social classes are spread over an area of 7.84 Km2 with 150,000 inhabitants.
Along the 4km of the famous Atlântica Avenue that borders the beach, the upper class has acquired or inherited luxurious apartments with sea view. The middle and lower classes settled in buildings built next to each other on the 79 streets and 6 avenues of the district, while the poor class moved to live in one of the three favelas overlooking the beach.
Synonymous of the city that houses it, Copacabana is a neighborhood that coexists with social extremes. Between the sea and the urban jungle, its coastline has become one of the most famous beaches in the world because of its beauty and the mosaic design of its pavement made of stones representing waves. Also, it is a territory where cariocas and tourists live side by side, sharing the same space for leisure and work, despite social, cultural, racial, religious and sexual orientation differences.
In Brazil and in the world, the idea was formed that the Copacabana beach, like so many others on the Brazilian coast, represents a social ecosystem in democratic coexistence. However, it is well known that the beach culture reproduces on its sands the diversity of Rio's society, where prejudice and social division are still present. Even if free access to the beach does not necessarily make it a democratic space, I understood why my father used to say that Copacabana was the resume of the world.
Walking on its beach and sidewalks, I met several people who illustrate the Brazilian way of life, with that joy and spontaneity that makes one assume that life can be simple. They represent the symbolic and sentimental image of the city of Rio: the culture of the body, the myth of the heroes, the peddlers of all kinds, the happiness in the first encounter with the sea, the fear of jumping and the pleasure of diving in the water, the traditional work of the fishermen, the morning jogging, the games at the seaside, the angel dressed in the hell of the 40°C, the football player who does not let the ball fall...