L'artiste Olivier Urman a déposé une Oeuvre pour le soixantième anniversaire du ministère de la culture au milieu des colonnes de Buren à Paris
LA SAINTE CULTURE, texte de Tristan Ranx
L'immense statue posée sur une planche à roulettes géante glisse sur les pavés parisiens. Un commando d'une demi-douzaine d'hommes inquiétants, équipés de gants et de bonnets, pousse l'installation sous les arcades du Palais Royal et en 120 secondes la statue est déposée au milieu des colonnes de Buren, en face du ministère de la culture.
Ni les caméras de surveillance ni la sécurité ou les forces de l'Ordre, n?ont rien vu et la statue, la Sainte Culture, trône en majesté, oeuvre de l'artiste Olivier Urman. Une oeuvre apparue comme par miracle au milieu de cette oeuvre détat que sont les colonnes de Buren.
La Sainte Culture est un soufflet, une gifle à la face de toutes les casernes culturelles, ces relents de vieilles soupes de réfectoire, caravansérails des lécheurs de cul qui s'amassent en limaces devant les maroquins de cuir, ces bureaux qui sentent les cravates de notaires et le sperme de corruption, la malséante oppression des cartels administratifs, les commandes péripatéticiennes, les mafias d'art-niqueurs, et tous les marchands du temple que la Sainte culture vient rappeler à l'ordre quitte à voir les ministres ravaler leurs glaviots et se lâcher un peu dans leurs slips français. Mais pas seulement français, non, mais aussi les précieux ridicules des pays de tous les temps, depuis Goebbels leur maître à tous. Ceux qui vivent en nababs dans les casernes culturelles, ces usines à fions d'encre du monde entier : les Norvégiens, les Polonais, les Italiens, les Anglais, les Russes, les Chinois, les Japonais, les Australiens, les Iraniens, les Mexicains etc ? Tous ? Oui, tous, quels qu'ils soient démocrates, nationaux communistes, dictateurs, nazis, marxistes, nationalistes, islamistes, libéraux, socialistes, duvaliéristes, tous et tous ces couillons absolus, ces artistes d'Etat qui vivent dans une petite culotte négligée, et qui s'accrochent aux poils de culture après une turista séchée.
D'ailleurs, tous les ministres de la culture sentent un peu mauvais, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît.
La Sainte culture sent bon le vent frais, elle est la 10e muse, et les énergumènes qui l'introduisent dans le Saint des Saints, sont des disciples d'Energia, c'est elle le vent Paraclet, le vent des forêts sauvages qui vient rider l'eau calme des contempteurs de l'ordre imposé. C'est la déesse des risques qui s'impose, à la fois camarde et tentatrice devant les petits administrateurs des camps où se concentrent l'art officiel et ses gardes-chiourmes.
Depuis Luther, rien d'équivalent n'était arrivé de plus dangereux pour l'ordre des choses, et le clou planté dans les colonnes Buren ne peut plus être enlevé.
La Sainte culture étend son ombre sur le passé et le futur, et les ministres des cultes de la culture du monde entier sentent tous, de plus en plus mauvais, et c'est bien à ça qu'on les reconnaît, toujours en reniflant et ça sent le rat crevé. La Sainte culture sent la jeunesse de la louve éternelle, celle des nouveaux Troyens, la protectrice des milices para-artistiques qui se dispersent et se forment dans l'ombre et qui viennent ainsi frapper en clandestins les places et les oeuvres du pouvoir. Ce monde de naphtaline qui vacille devant une déesse en équilibre sur une chaise, tel un rasoir d'Ockham qui vient rappeler aux hommes que l'art est la nouvelle religion.
Elle s'est échappée la liberté, la reductio in arte et ses anciens geôliers ont peur, ils hurlent, éructent, enragent, alors qu'elle frappe ou elle veut, quand elle veut.
Gloire à toi Sainte Culture.
The artist Olivier Urman has deposited a work for the sixtieth anniversary of the french Ministry of Culture in the middle of the columns of Buren in Paris
LA SAINTE CULTURE, texte de Tristan Ranx
L'immense statue posée sur une planche à roulettes géante glisse sur les pavés parisiens. Un commando d'une demi-douzaine d'hommes inquiétants, équipés de gants et de bonnets, pousse l'installation sous les arcades du Palais Royal et en 120 secondes la statue est déposée au milieu des colonnes de Buren, en face du ministère de la culture.
Ni les caméras de surveillance ni la sécurité ou les forces de l'Ordre, n?ont rien vu et la statue, la Sainte Culture, trône en majesté, oeuvre de l'artiste Olivier Urman. Une oeuvre apparue comme par miracle au milieu de cette oeuvre détat que sont les colonnes de Buren.
La Sainte Culture est un soufflet, une gifle à la face de toutes les casernes culturelles, ces relents de vieilles soupes de réfectoire, caravansérails des lécheurs de cul qui s'amassent en limaces devant les maroquins de cuir, ces bureaux qui sentent les cravates de notaires et le sperme de corruption, la malséante oppression des cartels administratifs, les commandes péripatéticiennes, les mafias d'art-niqueurs, et tous les marchands du temple que la Sainte culture vient rappeler à l'ordre quitte à voir les ministres ravaler leurs glaviots et se lâcher un peu dans leurs slips français. Mais pas seulement français, non, mais aussi les précieux ridicules des pays de tous les temps, depuis Goebbels leur maître à tous. Ceux qui vivent en nababs dans les casernes culturelles, ces usines à fions d'encre du monde entier : les Norvégiens, les Polonais, les Italiens, les Anglais, les Russes, les Chinois, les Japonais, les Australiens, les Iraniens, les Mexicains etc ? Tous ? Oui, tous, quels qu'ils soient démocrates, nationaux communistes, dictateurs, nazis, marxistes, nationalistes, islamistes, libéraux, socialistes, duvaliéristes, tous et tous ces couillons absolus, ces artistes d'Etat qui vivent dans une petite culotte négligée, et qui s'accrochent aux poils de culture après une turista séchée.
D'ailleurs, tous les ministres de la culture sentent un peu mauvais, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît.
La Sainte culture sent bon le vent frais, elle est la 10e muse, et les énergumènes qui l'introduisent dans le Saint des Saints, sont des disciples d'Energia, c'est elle le vent Paraclet, le vent des forêts sauvages qui vient rider l'eau calme des contempteurs de l'ordre imposé. C'est la déesse des risques qui s'impose, à la fois camarde et tentatrice devant les petits administrateurs des camps où se concentrent l'art officiel et ses gardes-chiourmes.
Depuis Luther, rien d'équivalent n'était arrivé de plus dangereux pour l'ordre des choses, et le clou planté dans les colonnes Buren ne peut plus être enlevé.
La Sainte culture étend son ombre sur le passé et le futur, et les ministres des cultes de la culture du monde entier sentent tous, de plus en plus mauvais, et c'est bien à ça qu'on les reconnaît, toujours en reniflant et ça sent le rat crevé. La Sainte culture sent la jeunesse de la louve éternelle, celle des nouveaux Troyens, la protectrice des milices para-artistiques qui se dispersent et se forment dans l'ombre et qui viennent ainsi frapper en clandestins les places et les oeuvres du pouvoir. Ce monde de naphtaline qui vacille devant une déesse en équilibre sur une chaise, tel un rasoir d'Ockham qui vient rappeler aux hommes que l'art est la nouvelle religion.
Elle s'est échappée la liberté, la reductio in arte et ses anciens geôliers ont peur, ils hurlent, éructent, enragent, alors qu'elle frappe ou elle veut, quand elle veut.
Gloire à toi Sainte Culture.