Avdiivka, consequence civil de la guerre du Donbass - Ukraine
Depuis plus de trois ans, la region du Donbass en Ukraine est en guerre avec son voisin russe qui tente d avancer ses pions dans ce que Poutine appelle sa zone d influence, vestige de l union soviétique. Depuis les evenements de la place Maidan, le pays est en proie à une forte destabilisation venant de l est.
Que se soit au niveau geopolitique avec la redefinition des cartes comme avec la Crimee et la volonte separatiste des republiques populaires de Donetsk et de Lougansk ou au niveau economique avec pour ne citer que cela, la multiplication du prix du gaz par quatre, la guerre en Ukraine est complexe et proteiforme. Dans ce contexte trouble, le clivage entre pro-occidentaux (europeens) et pro-russes, est consomme.
La Crimee a ete recuperee par Poutine suite a un referendum non reconnu par l ONU et dont le sort à l echelle internationale est toujours en suspens. Dans la province du Donbass, les deux republiques separatistes ont proclame leur autonomie au printemps 2014, se separant de facto elles aussi de l Ukraine. L objectif a terme de ces deux nouvelles republiques tient en un mot : la creation de Novorossiya (ou Nouvelle Russie).
Le geant voisin s est ainsi engouffre dans de cette destabilisation geopolitique en soutenant les deux nouveaux regimes. L Ukraine quant a elle tente de maintenir comme elle peut la présence de l etat dans cette region et l enracinement de son sol en sur ces terres.
Depuis, l Ukraine et ses 2 nouvelles republiques populaires voisines (representant environ 16000 km2) se livrent une guerre dans la region du Donbass. On denombre aujourd hui plus 10000 morts depuis le debut du conflit, il y a 3 ans.
Malgre la signature des accords de Minsk I, puis de Minsk II, ceux -ci ne sont pas respectes. Le cessez-le-feu pour ne citer que ce point est viole quelques centaines de fois? par jour.
Chaque armee s oppose sur une ligne de front couvrant une bonne partie de l'est du pays. Celle ci s etale pratiquement du nord au sud jusqu a Marioupol et son entree sur la Mer d Azov au nord de la Mer Noire.
Chaque jour, les bombardements resonnent le long de cette ligne de front. Les soldats campent sur leurs positions dans des abris souterrains et d anciens batiments pour la quasi totalite en ruine. Ils creusent des tranchees et maintiennent l effort de guerre quotidiennement.
La region et ses habitants assistent, malgre eux, à une guerre de position. L idee principale reside plus dans le fait de montrer a son adversaire sa détermination et sa presence quotidienne sur le front, que dans une volonte reelle d envahir son voisin et de recuperer des territoires.
Ce genre de mesure n aurait pour effet direct que d envenimer le conflit et une nouvelle fois, de raviver les tensions geopolitiques entre le bloc occidental d'un cote et les russes de l autre, puisque rappelons le, la Russie considere ses territoires comme faisant partie de leur zone d influence.
La Russie nie officiellement son soutien aux separatistes, mais personne n'est dupe.
Cette zone de demarcation prend peu a peu la forme d'une frontiere physique et administrative, avec ses postes de controle, ses conditions de franchissement pour les hommes et de transit pour les denrees materielles qui ne sont pas sans poser probleme.
Le conflit a un reel impact sur les populations civiles qui ont en partie fuit la region sinistree. De nombreux batiments civils ont ete bombardes, beaucoup d entreprises ont ferme, mais des dizaines de milliers de personnes résident encore de part et d autre de la ligne d affrontement.
La ville d Avdiivka en est le symbole. Situee a 2 km du front, elle abrite la plus grande usine de Coke d Europe, composant essentiel a la fabrication de l acier. Cette usine est restee ouverte de part son importance economique.
Malgré cela, les ukrainiens du Donbass subissent de plein fouet, directement ou indirectement les consequences de cette guerre. Le taux de chomage est inconnu mais pratiquement plus personne ne travaille, hormis dans l usine de coke.
Les batiments cribles d impacts de balles et de bombes temoignent du climat tendu qui y règne. Chaque jour et chaque nuit résonne l echo des bombardements qui detruisent routes et ponts, fermes et habitations. Entre ennui, vodka, convoi militaire et autres check-points, les habitants resignes ressemblent a des ombres dans une atmosphere grise ou le temps semble etre suspendu. Une certaine forme de depit et de lassitude, a pris le pas sur un quotidien peut etre plus monotone mais aussi plus securisant.
La desinformation fait partie de l'echiquier. Les televisions ukrainiennes et russes assomment la population de contradictions et de fausses informations.
Il semble pourtant qu une majorite d entre elle prouve une certaine sympathie à l egard des separatistes, situes a seulement 12 km de la ville.
Leonid, un habitant age de 67 ans résume ainsi la situation : Ici, c est plus l est que l ouest. L ouest on connait pas. L echo de l ex-URSS raisonne encore dans le coeur des habitants. Ca a toujours ete comme ça. L Europe, c est a Kiev qu on l evoque, pas ici. Ici, par exemple, tout le monde parle russe. Mais plus que tout, plus que la politique, ses enjeux et consequences, ou notre appartenance a tel ou tel camp, ce que l on souhaite, c est la paix. la paix.
Avdiivka, civil concequence of the Donbass war - Ukraine
For more than three years, the Donbass region of Ukraine has been at war with its Russian neighbour, which is trying to advance its pawns into what Putin calls its area of influence, a remnant of the Soviet Union. Since the events in Maidan Square, the country has been suffering from a strong destabilization from the east.
Whether at the geopolitical level with the redefinition of maps as well as with the Crime and separatist will of the popular republics of Donetsk and Lugansk or at the economic level with, to name but a few, the multiplication of the price of gas by four, the war in Ukraine is complex and protean. In this troubled context, the gap between pro-Western (European) and pro-Russian is being widened.
The crime was recovered by Putin following a referendum not recognized by the UN and whose fate at the international level is still pending. In Donbass province, the two separatist republics proclaimed their autonomy in spring 2014, also de facto separating themselves from Ukraine. The ultimate objective of these two new republics is in one word: the creation of Novorossiya (or New Russia).
The neighbouring giant has thus rushed into this geopolitical destabilization by supporting the two new regimes. Ukraine is trying to maintain as best it can the presence of the state in this region and the rooting of its soil on these lands.
Since then, Ukraine and its 2 new neighbouring popular republics (representing about 16,000 km2) have been waging war in the Donbass region. Today, more than 10,000 people have died since the conflict began three years ago.
Despite the signing of the Minsk I and then Minsk II agreements, they are not respected. The "ceasefire", to mention only this point, is violated a few hundred times... per day.
Each army is opposed on a front line covering a large part of the eastern part of the country. This one extends practically from north to south to Marioupol and its entrance on the Azov Sea to the north of the Black Sea.
Every day, the bombardments resounded along this front line. The soldiers camped in their positions in underground shelters and old buildings, almost all of which were in ruins. They dig trenches and maintain the war effort on a daily basis.
The region and its inhabitants are witnessing, despite themselves, a position war. The main idea lies more in showing his opponent his determination and daily presence on the front, than in a real desire to invade his neighbour and reclaim territories.
Such a measure would only have the direct effect of aggravating the conflict and, once again, of rekindling geopolitical tensions between the Western bloc on the one hand and the Russians on the other, since, let us not forget, Russia considers its territories to be part of their zone of influence.
Russia officially denies its support for the separatists, but no one is fooled.
This demarcation zone is gradually taking the form of a physical and administrative border, with its checkpoints, crossing conditions for men and transit conditions for material goods that are not without problems.
The conflict has a real impact on the civilian populations who have partially fled the disaster area. Many civilian buildings have been bombed, many businesses have closed, but tens of thousands of people still reside on either side of the line of confrontation.
The city of Avdiivka is the symbol of this. Located 2 km from the front, it houses the largest Coke factory in Europe, an essential component in the manufacture of steel. This factory remained open because of its economic importance.
Despite this, the Ukrainians in Donbass are suffering directly or indirectly from the consequences of this war. The unemployment rate is unknown but almost nobody works anymore, except in the coke factory.
The buildings screened with bullet and bomb impacts testify to the tense climate. Every day and every night echoes the echo of the bombardments that destroy roads and bridges, farms and homes. Between boredom, vodka, military convoy and other check-points, the inhabitants resignes look like shadows in a grey atmosphere where time seems to be suspended. A certain form of respite and weariness has taken over from a daily life that may be more monotonous but also more secure.
Desinformation is part of the chessboard... Ukrainian and Russian televisions are overwhelming the population with contradictions and false information.
However, it seems that a majority of them show a certain sympathy towards the separatists, located only 12 km from the city.
Leonid, a 67-year-old resident, sums it up as follows: Here, it is more east than west. We don't know the west. The echo of the former USSR still resonates in the hearts of the inhabitants. It's always been like that. Europe is mentioned in Kiev, not here. Here, for example, everyone speaks Russian. But more than anything else, more than politics, its stakes and consequences, or our belonging to a particular camp, what we want is peace.