Ramallah, ville normale...
Je me souviens de mon premier voyage en Palestine. La tête emplie de clichés. D'abord l'arrivée à l'aéroport de Tel Aviv. L'arbitraire des services de sécurité israéliens: On peut être facilement refoulé et obligé de reprendre un avion vers son pays d'origine! Direction Jérusalem-Est, Porte de Damas, où j'emprunte l'un de ces minibus vers le check-point de Qalandia, le plus important point de passage du mur de séparation vers la Cisjordanie.
Béton, grillages, portiques... Les inscriptions sont en hébreu, en arabe et en anglais. Paradoxalement, peu de soldats. Ce qui rend Qalandia encore plus Orwellien : Le lieu est protégé par des caméras et les ordres sont lancés à travers une sono. La traversée est toutefois beaucoup plus facile pour un étranger que pour un Palestinien. Je suis descendu près de la Place Al Manara et de ses lions statufiés.
J'ai commencé à photographier la Capitale administrative de la Cisjordanie. Avec mon téléphone. Des petites scènes de rue captées au gré de mes pérégrinations. Le quotidien. Des pastilles de vie. J'ai fréquenté les cafés traditionnels, entouré d'hommes fumant le narguilé en jouant aux cartes ou aux dominos. J'ai marché dans les rues, sur le marché. J'ai écouté de la musique classique dans les églises, vu un film au cinéma. je me suis rendu au mausolée d'Arafat, dans la Mouqata.
J'ai aussi beaucoup écouté les habitants, jeunes et moins jeunes. Les discussions reviennent toujours à la situation politique. Et aussi à la vie chère, à l'impossibilité de sortir du territoire? même pour se rendre à Jérusalem, située à 15 kilomètres... Il est aussi question d'avenir, évidemment.
J'ai quitté Ramallah, j'y suis retourné plusieurs fois ces dernières années. Pour y faire de nouveaux reportages. Et j'ai continué à photographier avec mon téléphone. Ramallah n'est pas tout à fait la Palestine. Et ces images montrent juste un quotidien banal qui n'a pas objet d'occulter l'occupation et les déboires de tout un peuple.
Ramallah, normal city...
I remember my first trip to Palestine. My mind filled with clichés. Heading East Jerusalem, Damascus Gate, where I take one of these minibuses to the Qalandia checkpoint, the most important crossing point of the separation wall towards the West Bank.
Concrete, fences, porticoes ... Inscriptions are in Hebrew, Arabic and English. Paradoxically, few soldiers. What makes Qalandia even more Orwellian: The place is protected by cameras and orders are thrown through a sound system. However, the crossing is much easier for a foreigner than for a Palestinian. I went down to the Al Manara Square and its statues lions.
I started photographing the administrative capital of the West Bank. With my phone. Small street scenes captured by my peregrinations. Daily life. Traditional cafes, surrounded by men smoking hookah while playing cards or dominoes. I walked in the streets, on the market. I listened to classical music in churches, seen a movie in the movies. I went to the mausoleum of Arafat in the Muqata.
I also listened to the people, young and not so young. Discussions always revert to the political situation. And also to the expensive life, the impossibility to leave the territory ... even to go to Jerusalem, located at 15 kilometers ... It is also about the future, obviously.
I left Ramallah where I have returned several times in recent years. To make new stories. And I continued to photograph with my phone. Ramallah is not Palestine. And these images show just a banal daily that has no object of occulting the occupation and the disappointments of a whole people.